73 morts dans un naufrage de migrants au large de la Syrie après avoir quitté le Liban


DAMAS: Au moins 73 migrants se sont noyés lorsqu’un bateau sur lequel ils embarquaient au Liban a coulé au large des côtes syriennes, a déclaré vendredi le ministre syrien de la Santé, le naufrage le plus meurtrier de ce type au Liban ces dernières années.
Le Liban, qui depuis 2019 est embourbé dans une crise financière qualifiée par la Banque mondiale de l’une des pires des temps modernes, est devenu une rampe de lancement pour la migration illégale, ses propres citoyens rejoignant les réfugiés syriens et palestiniens réclamant de quitter le pays.
Environ 150 personnes, pour la plupart des Libanais et des Syriens, se trouvaient à bord de la petite embarcation qui a coulé jeudi en mer Méditerranée au large de la ville syrienne de Tartous.
« Le nombre de victimes du naufrage a atteint 73 personnes », a déclaré le ministre syrien de la Santé Hassan al-Ghabash dans un communiqué, ajoutant que 20 survivants étaient soignés à l’hôpital de Tartous.
Parmi les personnes secourues, cinq étaient libanaises, a déclaré à l’AFP le ministre libanais des Transports, Ali Hamie.
« Je discute avec le ministre syrien des Transports d’un mécanisme pour récupérer les cadavres de Syrie », a déclaré Hamie.
Tartous est le plus méridional des principaux ports de Syrie et se trouve à environ 50 kilomètres (30 miles) au nord de la ville portuaire de Tripoli, au nord du Liban, où les passagers avaient embarqué.
« Nous avons affaire à l’une de nos plus grandes opérations de sauvetage », a déclaré à l’AFP Sleiman Khalil, un responsable du ministère syrien des Transports.
« Nous couvrons une vaste zone qui s’étend sur toute la côte syrienne », a-t-il ajouté, affirmant que les hautes vagues rendaient leur travail difficile.
De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, la plus pauvre du Liban.
Tripoli est devenue une plaque tournante de la migration illégale, la plupart des bateaux de migrants partant de ses côtes.
Wissam al-Talawi, un habitant de Tripoli originaire de la région du nord du Akkar, faisait partie des survivants et est soigné à l’hôpital, a déclaré son frère Ahmad à l’AFP.
Mais les cadavres des deux filles de Wissam, âgées de cinq et neuf ans, ont été renvoyés au Liban où ils ont été enterrés tôt vendredi, a déclaré Ahmad.
« Ils sont partis il y a deux jours », a-t-il ajouté.
« (Mon frère) ne pouvait pas payer ses dépenses quotidiennes, ni les frais d’inscription de ses enfants à l’école », a-t-il ajouté, affirmant que la femme de Wissam et ses deux fils étaient toujours portés disparus.
D’autres proches ont déclaré à l’AFP qu’ils étaient arrivés à la frontière syrienne pour vérifier leurs proches.
L’année dernière, le Liban a connu une augmentation du nombre de migrants utilisant ses côtes pour tenter la traversée périlleuse dans des bateaux surpeuplés pour rejoindre l’Europe.
En avril, le naufrage d’un bateau de migrants surpeuplé poursuivi par la marine libanaise au large de la côte nord de Tripoli a tué des dizaines de personnes, suscitant la colère dans le pays.
Les circonstances de cet incident n’étaient pas tout à fait claires, certains à bord affirmant que la marine avait percuté leur navire, tandis que les responsables insistaient sur le fait que les passeurs tentaient des manœuvres d’évasion imprudentes.
De nombreux corps n’ont jamais été retrouvés.
Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants, dont deux bébés, et secouru 73 personnes tentant de rejoindre l’Europe, au large de la province sud-ouest de l’arrière.
Ils auraient embarqué depuis Tripoli au Liban pour tenter de rejoindre l’Italie.
La plupart des bateaux partant du Liban se dirigent vers Chypre, membre de l’Union européenne, une île située à 175 kilomètres (110 miles) à l’ouest.



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