Srebrenica : un massacre qui a indigné le monde


SARAJEVO : Srebrenica est devenue un symbole de « nettoyage ethnique » après que ses hommes et ses garçons ont été massacrés par les Serbes de Bosnie à la suite d’un siège de trois ans pendant les guerres des Balkans des années 1990.
Alors que les juges de La Haye rendent leur verdict mardi sur l’appel du général serbe de Bosnie Ratko Mladic contre sa condamnation pour crimes de guerre, voici une chronologie de la tragédie :
Srebrenica, ville majoritairement musulmane de l’est de la Bosnie, tombe aux mains des troupes serbes de Bosnie peu après le début du siège de la capitale Sarajevo au début de la guerre de Bosnie en avril 1992.
D’autres villes de la vallée orientale de la Drina sont également capturées avec l’aide de groupes paramilitaires venus de la Serbie voisine.
Chassés dans le cadre d’une politique baptisée « nettoyage ethnique », les forces musulmanes bosniaques reprennent l’enclave. Mais à la fin de l’année, il est à nouveau pris pour cible par les Serbes, qui ont coupé l’accès routier.
Entre mars et avril 1993, quelque 8 000 personnes sont évacuées de l’enclave de plus en plus assiégée.
Des dizaines de personnes sont tuées dans les bombardements des forces serbes de Bosnie.
Le 16 avril, alors que la ville subit les tirs de chars et d’artillerie, le Conseil de sécurité de l’ONU déclare Srebrenica « zone sûre » sous la protection des forces de l’ONU et de l’OTAN.
Un accord de cessez-le-feu et de démilitarisation est signé le lendemain à Sarajevo sous les auspices de l’ONU, mais il n’est jamais respecté.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) achemine les denrées alimentaires et autres produits de première nécessité dans la ville, qui est désormais une zone protégée.
En mai, l’ONU crée cinq autres zones de sécurité : Sarajevo, Tuzla, Zepa, Gorazde et Bihac.
Le 1er mars 1994, un contingent de 450 Casques bleus de l’ONU est déployé dans l’enclave où la rotation des soldats de l’ONU était auparavant bloquée. Ces troupes néerlandaises prennent le relais des Casques bleus canadiens.
Début juillet 1995, les forces serbes de Bosnie attaquent les positions du gouvernement musulman au sud, à l’est et au nord de l’enclave. Ils envahissent les positions des casques bleus le 9 juillet après avoir pris une trentaine d’otages.
Les chars des Serbes de Bosnie se trouvent alors à moins de deux kilomètres de la ville.
Le 11 juillet, l’OTAN effectue des frappes aériennes sur deux chars serbes à la périphérie de Srebrenica.
Cependant, le même jour, l’armée des Serbes de Bosnie dirigée par Mladic envahit Srebrenica, provoquant la fuite de dizaines de milliers de réfugiés vers le complexe des forces néerlandaises à Potocari, à la périphérie de la ville vallonnée.
Les casques bleus et des milliers de réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, se retirent dans la base de l’ONU, tandis que des milliers d’autres se rassemblent à l’extérieur.
Srebrenica étant prise, Mladic ordonne l’évacuation de tous les civils, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées, tandis que tous les hommes en âge de combattre sont faits prisonniers.
Les jours suivants, plus de 8 000 hommes et garçons musulmans sont systématiquement massacrés par les forces serbes de Bosnie et leurs corps jetés dans des fosses communes.
Les Serbes en ont ensuite creusé de nombreuses et les ont réenterrés dans d’autres tombes afin d’essayer de cacher les preuves.
Des témoignages remontent au 17 juillet, ceux qui se sont échappés racontant des histoires poignantes de meurtres, de tortures et de viols par les forces serbes de Bosnie.
Les 24 juillet et 16 novembre respectivement, les dirigeants politiques des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic et Mladic sont inculpés par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
À ce jour, 6 880 victimes du massacre ont été identifiées et enterrées – 6 643 dans le centre commémoratif de Potocari et 237 dans d’autres cimetières de la région de Srebrenica.
Le 21 novembre 1995, les accords de Dayton, conclus sous la pression internationale, mettent fin à la guerre.
Ils divisent la Bosnie en deux entités, la Republika Srpska serbe et la Fédération croate musulmane de Bosnie, jouissant chacune d’un large degré d’autonomie et unies par des institutions centrales faibles.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*