Le Metropolitan Opera réduit les cachets de ses chanteurs de 6 à 12% pour combler ses déficits


L’accord, après de long mois de négociation, doit être ratifié le 3 juin. Mais les conditions sont loin de satisfaire les artistes, alors même que la baisse prévue à l’origine était de 30%.

Le Metropolitan Opera de New York peine décidément à sortir de la crise. Privé de spectacles depuis mars 2020 et face à une crise budgétaire sans précédent, les dirigeants de l’institution américaine essaient depuis des mois de trouver des voies de sorties et des sources d’économies. Si la réouverture est envisagée pour septembre, le Met et ses salariés ne sont apparemment pas sur la même longueur d’onde. Une centaine d’entre eux ont manifesté devant le bâtiment. Et, cela, même si un accord a été trouvé le 11 mai.

Le syndicat AGMA (American Guild of Musical Artists) a fait parvenir à Associated Press des informations sur les conditions négociées. L’accord prévoit ainsi une réduction des cachets versés aux artistes et ce jusqu’en 2024. Les cachets inférieurs à 6000 dollars par représentation seront réduits de 6%, de 8% pour ceux entre 6.000 et 9.000 dollars, de 9% pour ceux entre 10.000 et 11.999 dollars. Les solistes les plus demandés, qui sont payés plus de 14.000 par soirées verraient eux leurs cachets réduits de 12,7%.

«C’est une négociation injuste!»

Si elles ne satisfont pas l’ensemble des musiciens, ces conditions sont néanmoins plus avantageuses que celles qui avaient été d’abord avancées par le directeur du Met, Peter Gelb, en novembre 2020. Avec un déficit alors estimé à plus de 150 millions de dollars, le directeur avait proposé une réduction des salaires de 30%, ramenée à 15% lorsque le Met aurait retrouvé un niveau de recettes convenables. La guilde des musiciens américains est soulagée d’avoir «trouvé un moyen de minimiser l’impact de ces propositions de réductions salariales drastiques en faisant preuve de créativité pour trouver des économies ailleurs».

Mais la pilule a du mal à passer pour certains, comme la soprano de 37 ans, Lisette Oropesa. La chanteuse a ainsi montré son ferme désaccord sur Facebook. «C’est pour cela que mon syndicat a passé plus de douze semaines à négocier? Des réductions de salaire inégales? Une fois de plus, les solistes traînés dans la poussière», a-t-elle commenté, jurant de voter contre l’accord comme le rapporte AP. «En quoi est-ce juste ? Les solistes assument plus de risques, plus de pression, plus de dépenses, plus de pertes potentielles et plus de fardeaux que tout autre groupe représenté par ce  »syndicat ». Pourtant, nous payons tous le même montant de cotisations, et les solistes qui ne sont pas américains paient encore plus, en raison des frais massifs de visa. C’est une négociation injuste.», a-t-elle conclu, très en colère.

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