«Eastwood est le seul cinéaste qui se permet une parole libre»


INTERVIEW – On peut être sociologue et s’intéresser au cinéma. Travaillant à la Central European University de Vienne, surtout connu pour des ouvrages comme Pierre Bourdieu, un structuralisme héroïque ou Sociologie de la Corse, Jean-Louis Fabiani le prouve avec une passionnante monographie sur Clint Eastwood aux Éditions La Découverte.

LE FIGARO. – Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre une telle étude?

Jean-Louis FABIANI. – Avant tout, mon goût pour le personnage. Au fil des années, j’ai pris conscience que Clint Eastwood était mon cinéaste préféré. Ce qui m’attirait, c’est son statut paradoxal. Alors qu’au fil des décennies, Eastwood n’a fait que travailler sur la figure de l’héroïsme, il n’a pas été compris, et s’est vu affublé d’une réputation de «fasciste» auprès de la critique américaine, et notamment Pauline Kael du New Yorker. Pour l’intelligentsia new-yorkaise, il se réduisait à n’être qu’un porteur de 44 Magnum Smith & Wesson. Je trouvais cela un peu simplificateur.

Pour quelles raisons Eastwood a-t-il été victime de cette étiquette?

Parce qu’il est l’homme de l’ambivalence. En tant qu’acteur et en tant que cinéaste, il est avant tout libertarien. Il pense que l’État nuit à l’individu. Paradoxalement, dans un certain nombre de ses films, il incarne un patriote.

Qu’est-ce qui fait de lui un objet d’étude sociologique?

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