Pour le patron de la librairie Le Divan, à Paris, le click & collect «n’est pas viable»


Après Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française (SLF), qui codirige, la Librairie Martelle à Amiens, de plus en plus de libraires font part de leur sentiment d’injustice face aux restrictions sanitaires. Philippe Touron, qui dirige l’une des plus grandes enseignes de France, lance à son tour un cri d’alarme.

Pour Philippe Touron, directeur de la librairie Le Divan, dans le XVe arrondissement de Paris, «Le Click & Collect», c'est 40% des revenus pour 100% du personnel.
Pour Philippe Touron, directeur de la librairie Le Divan, dans le XVe arrondissement de Paris, «Le Click & Collect», c’est 40% des revenus pour 100% du personnel. ERIC PIERMONT / AFP

Dans notre édition du 17 novembre, Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française (SLF), qui codirige avec sa sœur, Françoise Gaudefroy, la Librairie Martelle à Amiens plaide en faveur d’une réouverture rapide, parce que les mois de novembre et décembre représentent le quart de leurs revenus. Elle le dit sans détour : les libraires sont au bord de la crise de nerfs.

«Les libraires ont le sentiment d’une immense injustice. Ce qu’ils vivent n’est ni justifié ni juste, affirme-t-elle. Fermer les librairies est même contraire aux valeurs de la République. Sans livres, il n’y a pas de transmission de savoirs, pas de connaissance. Je vous avoue que le découragement et la colère nous guettent. Toute la profession est consciente de la priorité donnée à la santé, mais nous avons pris nos dispositions pour assurer le meilleur accueil à nos clients. À ce jour, cela fait trois mois et demi de pertes d’exploitation. La librairie est le commerce le moins rentable de France, nous traversons une situation extrêmement dangereuse. Vous savez de janvier à juillet, la librairie est déficitaire, elle tente de se rattraper à la fin d’année, donc vous imaginez bien dans quel état d’esprit nous nous trouvons… Il y a beaucoup d’angoisse. »

Philippe Touron, directeur de la librairie Le Divan, dans le XVe arrondissement de Paris, a également lancé un cri du cœur via une vidéo publiée sur sa page Facebook. «Le Click & Collect, c’est 40% des revenus pour 100% du personnel. Ce n’est pas une solution, ce n’est pas viable», dénonce-t-il. Avant d’ajouter que ce système n’avantage que les livres dont on parle beaucoup ou qui sont marketés.

Il explique l’injustice dont sont victimes les librairies : «On ne demande pas aux clients d’un supermarché de ne pas toucher aux produits, pourquoi demanderait-on à un client d’une librairie de ne pas toucher les livres. De plus, des gants sont à disposition des lecteurs !»

Le Click & Collect est métier de logistique extrêmement chronophage. Les libraires préfèrent passer leur temps à conseiller et à échanger avec les clients.

La pétition lancée par François Busnel avec le Syndicat de la librairie française pour la réouverture des librairies a dépassé les 209.000 signataires. Beaucoup de Français pensent que le livre est essentiel à leur vie. Et que l’on ne s’y contamine pas plus qu’ailleurs.

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