En mer avec Joseph Conrad, entre le large et l’exigu


LE CONFINEMENT, QUELLE AVENTURE – Dans Typhon de Conrad, un capitaine falot, guère préparé à affronter le pire, se retrouve face à une terrible tempête.

Du fond de sa médiocrité, le capitaine Mac Whirr, le héros de Typhon, tient le choc et la barre.
Du fond de sa médiocrité, le capitaine Mac Whirr, le héros de Typhon, tient le choc et la barre. lassedesignen/Shutterstock / lassedesignen

Une île, un bateau, un fort, etc. De lieux clos, les écrivains ont su faire de formidables romans d’évasion.

Embrassé depuis la passerelle d’un bateau, l’horizon délivre son double message, tour à tour promesse d’infini et barré d’une ligne d’ombre. Les navires eux-mêmes sont ambigus. Ils sont le large et l’exigu, ils ouvrent sur l’immense et enferment à la fois. Ce sont des petits mondes qui parcourent le monde. Des hommes y voyagent sans faire beaucoup de pas. Ils peinent, rêvent ou s’affligent. Parfois, ils rencontrent l’Épreuve.

Rien de grand chez le capitaine Mac Whirr ne le prédisposait à affronter la démesure. Au contraire, Conrad en fait dès les premières lignes de Typhon un portrait d’une magnifique cruauté. «L’aspect du capitaine Mac Whirr, pour autant qu’on en pouvait juger, faisait pendant exact à son esprit et n’offrait caractéristique bien marquée de bêtise, non plus que de fermeté ; il n’offrait caractéristique aucune. Mac Whirr paraissait quelconque, apathique et indifférent.

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