Emmanuel Macron s’exprimera alors que la colère couve sur la réforme des retraites


PARIS : Président français Emmanuel Macron accordera une interview télévisée, a annoncé mardi son bureau, après que son gouvernement a repoussé deux votes de censure au Parlement sur une refonte controversée des retraites qui a déclenché des manifestations de masse.
Le gouvernement Macron a utilisé une mesure constitutionnelle pour adopter la réforme, qui repousse l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, sans vote à la chambre basse Assemblée nationalesuscitant des allégations de « déni de démocratie » par des manifestants en colère.
Son bureau a déclaré qu’il irait en direct pour répondre aux questions des journalistes des diffuseurs TF1 et France 2 à 13h00 (12h00 GMT) mercredi, étant resté largement silencieux sur les modifications des retraites dans les semaines précédant la session parlementaire houleuse où il a été poussé la semaine dernière.
Lundi, le gouvernement a survécu à deux motions de censure déposées par des groupes d’opposition, dont une a échoué par seulement neuf voix à l’Assemblée nationale de 577 sièges.
L’adoption officielle de la réforme mardi semble peu susceptible de désamorcer la plus grande crise intérieure depuis la réélection de Macron l’année dernière, avec des manifestations quotidiennes dans les villes du pays qui sont parfois devenues violentes.
La police a arrêté 234 personnes dans la seule ville de Paris lundi soir lors d’affrontements tendus entre manifestants et forces de sécurité, a indiqué une source policière, plusieurs groupes brûlant des poubelles, des vélos et d’autres objets.
Des scènes similaires ont été signalées dans d’autres villes françaises, dont Dijon et Strasbourg, où des manifestants ont brisé les vitrines d’un grand magasin, ont indiqué des correspondants de l’AFP, la police ayant arrêté 287 personnes dans tout le pays, a indiqué la source.
Macron doit rencontrer son Premier ministre Elisabeth Borné mardi, ainsi que la présidente de l’Assemblée, Yael Braun-Pivet de son parti centriste Renaissance, et la présidente de droite du Sénat, Gerard Larcher.
Il rencontrera ensuite les législateurs de la Renaissance dans la soirée, a indiqué son bureau, alors que les opposants se sont engagés à poursuivre les manifestations.
« Rien n’affaiblira la détermination des travailleurs », a déclaré le syndicat dur CGT.
Une nouvelle série de grèves et de manifestations a été déclenchée jeudi et devrait à nouveau paralyser les transports publics dans plusieurs régions.
Il y a également eu une grève continue des éboueurs à Paris et dans d’autres villes, entraînant l’accumulation de piles de déchets disgracieuses et insalubres dans la capitale française.
Le gouvernement a également déclaré mardi qu’il réquisitionnerait les travailleurs d’un dépôt de carburant à Fos-sur-Mer près de la ville méridionale de Marseille, alors que les stations-service à travers le pays commencent à s’assécher lors d’une grève des travailleurs de la raffinerie.
Le camp d’extrême droite compte quant à lui saisir le Conseil constitutionnel.
Borne a déclaré qu’elle avait déjà demandé à la Cour constitutionnelle de vérifier la loi tandis que l’opposition de gauche a déposé une demande de référendum sur la question.
« Je suis déterminé à continuer à mener les transformations nécessaires dans notre pays avec mes ministres et à consacrer toute mon énergie à répondre aux attentes de nos concitoyens », a déclaré Borne dans un communiqué à l’AFP après les votes de défiance.
L’avenir de Borne, nommée deuxième femme Premier ministre de France par Macron après sa victoire électorale sur l’extrême droite, reste incertain après qu’elle n’a pas réussi à obtenir une majorité parlementaire pour la réforme.
Des initiés du gouvernement et des observateurs ont fait craindre que la France ne se dirige à nouveau vers un autre épisode de violentes manifestations anti-gouvernementales, quelques années seulement après le « Gilet jaune » Le mouvement a secoué le pays à partir de 2018-2019.
L’un des républicains qui ont voté pour le renversement du gouvernement, Aurélien Pradie, a ensuite déclaré que Macron devrait retirer la « loi empoisonnée ».
« Il est évident aujourd’hui que le gouvernement a un problème de légitimité et le président ne peut pas rester spectateur de cette situation », a déclaré Pradie à la télévision BFM.
Marine Le Pen, la dirigeante d’extrême droite qui a défié Macron lors des élections de 2022, a déclaré que Borne « devrait partir ou être contraint de démissionner par le président ».
Une enquête réalisée dimanche a montré que la note personnelle de Macron était à son plus bas niveau depuis le pic du mouvement de protestation des « gilets jaunes » en 2019, avec seulement 28% des personnes interrogées ayant une opinion positive de lui.
Macron a fait valoir que les modifications des retraites sont nécessaires pour éviter des déficits paralysants dans les décennies à venir liés au vieillissement de la population française.
Les opposants à la réforme affirment qu’elle impose un fardeau injuste aux bas salaires, aux femmes et aux personnes qui occupent des emplois physiquement épuisants.
Les sondages d’opinion ont constamment montré que les deux tiers des Français s’opposent aux changements.



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