L’ONU affirme que les élections de la junte au Myanmar alimenteront la violence


BANGKOK : La junte prévoit des élections en Myanmar frappé par un coup d’État cette année « alimentera une plus grande violence », a déclaré mardi un envoyé spécial des Nations unies, appelant la communauté internationale à s’unir dans l’opposition.
Le Myanmar est en ébullition depuis que l’armée a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, figure de proue de la démocratie, il y a près de deux ans, alléguant une fraude massive lors des élections que son parti a remportées en 2020.
L’état d’urgence imposé par la junte doit expirer fin janvier, après quoi les autorités des États constitutionnels doivent mettre en œuvre des plans pour organiser de nouvelles élections.
Toute élection dirigée par les militaires « alimentera une plus grande violence, prolongera le conflit et rendra plus difficile le retour à la démocratie et à la stabilité », ET a déclaré l’envoyée spéciale Noeleen Heyzer dans un communiqué.
Elle a appelé la communauté internationale à « forger une position unifiée plus forte » sur les élections prévues.
Les États-Unis ont déclaré que toute élection serait une « imposture ». Moscou, proche allié de la junte, dit qu’il soutient la tenue d’élections.
Un porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit lundi « préoccupé par l’intention déclarée de l’armée d’organiser des élections dans un contexte d’arrestations, d’intimidations et de harcèlement continus de dirigeants politiques, d’acteurs de la société civile et de journalistes ».
« Sans conditions permettant au peuple du Myanmar d’exercer librement ses droits politiques, les élections proposées risquent d’exacerber l’instabilité », indique le communiqué.
La junte a donné aux partis politiques existants et potentiels deux mois pour se réinscrire en vertu d’une nouvelle loi électorale stricte ce mois-ci, le dernier signe qu’elle prévoit de nouveaux scrutins cette année.
Les observateurs disent que le scrutin prévu ne peut pas être libre et équitable dans les circonstances actuelles.
Les Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté sa première résolution sur la situation au Myanmar le mois dernier, exhortant la junte à libérer Suu Kyi et tous les « prisonniers détenus arbitrairement ».
Les membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie, se sont abstenus, choisissant de ne pas exercer de droit de veto à la suite d’amendements à la formulation.
L’Inde, qui entretient des liens étroits avec la junte, s’est également abstenue.
Les efforts diplomatiques pour résoudre l’impasse sanglante du Myanmar menés par les Nations Unies et le bloc régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est ont peu avancé, les généraux refusant de s’engager avec les opposants.
Heyzer a rencontré des hauts dirigeants de la junte dans la capitale Naypyidaw en août de l’année dernière lors de sa première visite, 10 mois après sa nomination.
Le voyage a attiré les critiques de la junte et des opposants à l’armée.
Elle s’est vu refuser l’accès à Suu Kyi et les responsables de la junte l’ont accusée plus tard d’avoir publié une « déclaration unilatérale » sur ce qui avait été discuté.



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