TUNIS : Le président tunisien Kais Saied a annoncé mercredi qu’il dissolvait le parlement du pays, huit mois après l’avoir suspendu lors d’une prise de pouvoir en juillet.
« Aujourd’hui, en ce moment historique, j’annonce la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple, pour préserver l’Etat et ses institutions », a-t-il déclaré.
Il a fait cette annonce lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, quelques heures après que les parlementaires ont tenu une session plénière en ligne et voté un projet de loi contre ses « mesures exceptionnelles ».
Saied a dénoncé la décision du Parlement comme une « tentative de coup d’État » et a déclaré que les responsables avaient « trahi » la nation.
L’ancien professeur de droit, élu en 2019 au milieu de la colère publique contre la classe politique, a limogé le 25 juillet dernier le gouvernement, gelé l’assemblée et s’est emparé de pouvoirs étendus.
Plus tard, il s’est donné le pouvoir de gouverner et de légiférer par décret et a pris le contrôle du pouvoir judiciaire dans ce que ses rivaux considéraient comme de nouveaux coups portés à la démocratie dans le berceau des soulèvements du printemps arabe de 2011.
Les mesures de Saied ont d’abord été bien accueillies par de nombreux Tunisiens fatigués du système politique souvent dans l’impasse qui a émergé d’une révolution qui a renversé le dictateur de longue date Zine El Abidine Ben Ali.
Mais un nombre croissant de critiques disent qu’il a déplacé le pays, qui fait également face à une crise économique écrasante, sur une voie dangereuse vers l’autocratie.