La Corée du Sud vote dans la course présidentielle serrée, les inégalités étant la principale préoccupation


SEOUL (Crumpa) – Les Sud-Coréens votent mercredi lors d’une élection présidentielle très disputée, les votes décisifs devant être exprimés par les jeunes, dont les principales préoccupations sont les inégalités économiques et le chômage – et non les récents coups de sabre du Nord doté de l’arme nucléaire.
Les chiffres officiels ont montré un taux de participation élevé d’environ 65% à 14h00 (05h00 GMT), après un vote anticipé record, à la suite d’une campagne dominée par le brouhaha entre les deux leaders, Lee Jae-Myung du Parti démocrate sortant et le parti conservateur de l’opposition. Yoon Suk-yeol du Power Party.
Les deux hommes, si impopulaires que les médias locaux l’ont qualifiée d' »élection des moins favorables », sont au coude à coude dans les sondages depuis des mois. Environ 90 pour cent de l’électorat soutient l’un ou l’autre.
Les choix des jeunes électeurs swing s’avéreront probablement décisifs, ont déclaré les analystes, ajoutant que les principales préoccupations démographiques étaient la flambée des prix de l’immobilier dans la capitale Séoul, les inégalités sociales et le chômage persistant des jeunes.
« Je suis vraiment inquiet pour les prix des logements à Séoul et j’espère que le nouveau président s’attachera à rendre la vie des gens plus facile et meilleure », a déclaré à l’AFP Park Ki-Tae, 38 ans, après avoir voté.
Les deux principaux candidats ont promis de construire des millions de nouvelles maisons, bien que Lee, de gauche, s’appuie davantage sur le logement public et le conservateur Yoon, sur des solutions à la crise axées sur le marché.
La politique sud-coréenne est notoirement contradictoire. Les présidents remplissent un mandat unique de cinq ans et chaque ancien dirigeant vivant a été emprisonné pour corruption après avoir quitté ses fonctions.
Les deux partis sont idéologiquement aux antipodes, et les observateurs disent que la question clé est de savoir si les électeurs expulseront les libéraux accommodants de Moon Jae-in et inaugureront un nouveau régime belliciste et conservateur sur le plan fiscal sous Yoon.
« Les jeunes électeurs ne sont fidèles à aucun parti politique en particulier et ne peuvent donc pas être définis par l’idéologie libérale-conservatrice », a déclaré Shin Yul, professeur de sciences politiques à l’université de Myongji.
« Les participations et les choix des personnes dans la vingtaine auront une incidence significative sur le résultat. »
Les électeurs, portant des masques et utilisant un désinfectant pour les mains après que le pays a enregistré mercredi un record de 342 446 nouveaux cas de Covid-19 au milieu d’un pic Omicron, se sont alignés pour voter dans les bureaux de vote.
« Ce dont le pays a besoin en ce moment, c’est du changement », a déclaré à l’AFP Hong Sung-Cheon, 71 ans, dans un bureau de vote du sud de Séoul. Les isoloirs ouverts à 6h00 fermeront à 18h00. Pendant 90 minutes après la fermeture, les électeurs positifs au Covid seront autorisés à voter.
Plus d’un million de personnes ont été isolées chez elles après avoir été testées positives, ont indiqué les autorités sanitaires. Le pays a modifié ses lois électorales le mois dernier pour s’assurer qu’ils pourraient voter.
Lors d’un exercice de vote anticipé de deux jours la semaine dernière, un record de 37% des 44 millions de personnes éligibles ont voté – le nombre le plus élevé depuis l’introduction du système en 2013.
Le nouveau président devra également affronter une Corée du Nord de plus en plus affirmée, qui s’est lancée cette année dans une campagne record d’essais d’armes, dont un lancement quelques jours avant les élections. Mardi, un patrouilleur nord-coréen a brièvement franchi la frontière maritime de facto, incitant la marine sud-coréenne à tirer des coups de semonce. Pyongyang a également testé samedi ce que Séoul a appelé un missile balistique.
Le candidat de l’opposition enclin aux gaffes, Yoon, est plus belliciste sur la Corée du Nord et a menacé d’une frappe préventive si nécessaire.
L’ancien procureur général a également promis de supprimer le ministère de l’égalité des sexes, affirmant que les femmes sud-coréennes ne souffrent pas de « discrimination systémique fondée sur le sexe », malgré les preuves du contraire. « Le large soutien dont Yoon bénéficie de la part des jeunes hommes est franchement absolument terrifiant du point de vue d’une femme », a déclaré à l’AFP l’universitaire et électrice Keung Yoon Bae.
Le rival de Yoon, Lee, un ancien enfant ouvrier d’usine devenu politicien, a proposé une série de nouvelles politiques allant d’un revenu de base universel à des uniformes scolaires gratuits – mais sa campagne a été entachée de scandale. L’homme de 57 ans est sous pression à cause d’un accord de développement foncier controversé dans lequel des investisseurs privés ont profité d’un projet financé par l’État sous la surveillance de Lee en tant que maire de la ville de Seongnam. Il a également été contraint de commencer sa campagne en s’excusant pour un appel téléphonique chargé de grossièretés avec sa famille impliquant des différends avec son défunt frère et sa mère.
Le vainqueur de l’élection succèdera officiellement à Moon en mai. Le titulaire reste populaire, même s’il n’a pas conclu l’accord de paix promis avec la Corée du Nord.



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