Laurent Gerra se déconfine avec un téléfilm, un almanach gourmand et un retour sur scène


L’humoriste endosse l’habit d’un flic taciturne dans Noir comme Neige sur France 2 (le 17 novembre à 21h). Inépuisable, il publie également un livre à l’art de vivre et à la gastronomie.

Dans l’univers de la course cycliste, on appelle cela « le régional de l’étape ». C’est à quelques centaines de mètres de son chalet à Lanslebourg, au cœur de la vallée de la Maurienne, face au Mont-Cenis, que Laurent Gerra a tourné Noir comme Neige, un téléfilm mis en scène par Eric Valette et diffusé par France 2 le 17 novembre. S’il a accepté le rôle d’un policier suisse cynique et misanthrope, ce n’est pas pour la proximité géographique mais parce que cela lui a permis de montrer qu’il était aussi à l’aise dans les contre-emplois que dans l’imitation.

Quelques semaines avant le début des prises de vues, il a prévenu la production que les dates fixées pour les extérieurs, correspondaient exactement à celles du pic de froidure de l’hiver. Bouleverser le planning prévu se révélant mission impossible, c’est par une température de moins 27 degrés que les premières scènes ont été réalisées. « Nous pouvions à peine ouvrir la bouche pour tenter d’articuler », se souvient Laurent Gerra. Le visionnage des rushes et la découverte, à ses yeux, de la qualité des images où l’on découvre Neige, lui ont néanmoins réchauffé le cœur.

Cette semaine est également celle de la sortie de Mon almanach gourmand (le 18 novembre au Cherche-Midi). Il y mêle des recettes chères à son palais à des souvenirs liés à son art de bien vivre, où le rire est systématiquement présent. « Trente années sur les routes de France m’ont permis de créer des liens d’amitié et de savourer ces instants d’exception », dit-il. Il donne, entre autres, la recette d’un poulet à la crème,- son plat préféré -, retrouvée dans les carnets de sa grand-mère. Cuisinière d’exception, elle aurait été capable de rivaliser avec quelques-uns des chefs à qui il rend un hommage amical, de Georges Blanc à Marc Veyrat en passant par Guy Savoy, Bernard Loiseau et Paul Bocuse. Il évoque, en particulier les canulars de ce dernier et ne manque pas d’ajouter une touche d’humour plus personnelle, à travers des contrepèteries dont, bien entendu, il ne donne pas la solution. Au lecteur de la découvrir !

Des souvenirs avec Clint Eastwood, Jean-Pierre Marielle et Jean-Paul Belmondo

À l’évocation de sa famille s’ajoutent des rencontres avec celle du spectacle. Il raconte, entre autres, comment il a glissé à l’oreille de Clint Eastwood la recette des grenouilles au « beurre qui chante », et se souvient d’un déjeuner avec Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle tellement arrosé que les deux acteurs ont été incapables de se rendre, le soir même, à l’Institut Lumière où ils devaient être honorés.

Des dialogues de films mythiques , à commencer par Les Tontons flingueurs et La grande bouffe se mêlent à l’Avare de Molière, à la madeleine de Proust, au macaroni napolitain selon Alexandre Dumas, et au repas de noce de Bérurier, raconté par Frédéric Dard. « Ces textes appartiennent à notre patrimoine littéraire » assure Gerra qui réunit également des dictons populaires régionaux , des explications sur les origines de certaines expressions, comme « boire un canon » et une citation de Jacques Chirac prenant position pour la sauvegarde de la tête de veau . « En ces temps de véganisme, il m’a semblé important de remettre les pendules à l’heure », ajoute-t-il en rappelant son amour pour des décorations qui lui ont été décernées et qui, à ses yeux, valent toutes les Légions d’honneur du monde : le Mérite Agricole et la médaille de Chevalier de la Commanderie des Côtes-Du-Rhône.

Il se régale par avance en pensant aux soirées d’après spectacle qu’il va passer dans des auberges de campagne ou de tables étoilées, tout au long d’une tournée qui reprend cette semaine, après deux ans de silence. Une cinquantaine de dates sont prévues en France, avec des détours, à Paris, par l’Olympia et la salle Pleyel. Pendant le confinement, il a écrit une parodie de Lèche-bottes blues, ciblée sur nos gouvernants, un sketch où il imite Jean Castex et un hommage affectueux et nostalgique à Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Claude Brasseur. Éternel enfant dans l’âme, il s’est trouvé une complice de son âge, en la personne de Célestine, sa fille de 15 mois, à qui il a dédié son almanach gourmand. « Elle a déjà un bon coup de fourchette et s’amuse à faire des imitations ». La relève est assurée.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*