Aline, Cry macho, Une vie démente… Les films à voir ou à éviter cette semaine au cinéma


Valérie Lemercier en Céline Dion, le voyage cathartique d’un ancien champion de rodéo, la folie d’une mère. Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

À voir

Une ligne , un (faux) biopic de Valérie Lemercier, 2h06

Valérie Lemercier a beau se défendre d’avoir signé une parodie de la vie et la carrière de Céline Dion, on rit énormément à la vision d’Une ligne, faux biopic et vraie comédie, mélange de fascination et de dérision. On peut se soucier comme d’une guigne de la chanteuse québécoise et apprécier la performance de l’actrice-réalisatrice. Elle trouve ici un sujet à la démesure de son talent. Lemercier réinterprète les faits saillants de l’ascension de Céline, de son enfance à sa gloire solitaire dans un casino de Las Vegas, prison dorée pour reine abandonnée, condamnée à une routine limo-boulot-dodo dans une industrie du show-business désenchantée. Aline Dieu naît au Québec à la fin des années 1960. Quatorzième rejeton de Sylvette et Anglomard, la fillette joue du violon et pousse la chansonnette. Lemercier ne laisse à personne d’autre le soin d’interpréter la future star à cet âge, grâce à un trucage numérique qui permet d’incruster son visage sur un corps de petite fille. […] Une ligne est une malle pleine de déguisements, essentiellement pourvue en robes de princesses, mais le carnaval a quelque chose de monstrueux. SON. S.

pleurer macho , un drame de Clint Eastwood, 1 h 44

Ça ne va pas fort. Mike Milo a perdu son job d’entraîneur de chevaux. Cet ancien champion de rodéo a le dos en compote et il passe ses journées dans son rocking-chair à contempler en silence les vestiges de sa gloire passée qui s’affichent sur les murs de son salon. Les souvenirs lui sautent à la gorge. Pauvre Mike. Il n’en parle pas beaucoup, mais il a perdu sa femme et son fils dans un accident. Il revient de loin. La tragédie l’a plongé dans l’alcool et la drogue. Son patron l’a tiré de là. Alors, quand celui-ci lui demande d’aller récupérer au Mexique son fils de 13 ans, Rafa, qu’il a abandonné il y a longtemps, il ne peut pas refuser. Le voilà parti de l’autre côté de la frontière au volant de sa Chevrolet aussi chevrotante que lui. […] A 91 ans, Clint Eastwood se remet en selle dans une ballade mélancolique terriblement émouvante. SON. N.

On peut voir

Une vie démente  , un drame d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, 1 h 27

Après la bipolarité dans Les Intranquilles, la démence sémantique, maladie dégénérative dont souffre la mère du réalisateur, Raphaël Balboni, jouée dans la fiction par l’excellente Jo Deseure. Suzanne se met à avoir un comportement farfelu, tient des propos incohérents et finit par ne pas reconnaître son entourage. Elle devient un poids pour son fils Alex et sa compagne, Noémie. Leur désir d’enfant s’émousse. Le film alterne descriptions réalistes et séquences formalistes, les costumes des personnages se fondant avec le décor. Un premier long-métrage inégal mais intéressant. SON. S.

À éviter

Trois étages , une comédie dramatique de Nanni Moretti, 1h59

Il existe toujours des films mineurs dans la carrière d’un grand cinéaste. Trois étages , de Nanni Moretti, en fait partie. Vingt ans après sa palme d’or pour La Chambre du fils, le cinéaste italien était pourtant de retour en compétition au Festival de Cannes cette année. On comprend pourquoi il est reparti bredouille. Dans Trois étages, tout commence par une nuit tranquille. Dans un immeuble bourgeois romain vivent trois familles. Au rez-de-chaussée, on trouve Lucio (Riccardo Scamarcio), un jeune propriétaires marié à Sara (Elena Lietti) et leur petite fille de 7 ans qu’ils confient à l’occasion à leurs voisins de palier, des grands-parents de substitution malgré les «absences» du papi gâteau. Un soir, surgit une voiture incontrôlable, qui percute une dame et finit sa course folle dans le mur de verre dépoli du bureau de Lucio. Andrea, le fils indigne d’un magistrat inflexible incarné par Nanni Moretti lui-même, a perdu le contrôle de son véhicule sous les yeux de Monica (Alba Rohrwacher) qui partait accoucher seule à la maternité. De ce coup de cymbale initial découle une série de partitions malheureuses que le spectateur va suivre comme une suite de feuilletons distincts. OD

Un homme bon  , un drame de Marie-Castille Mention-Schaar, 1 h 48

« Vulgariser » des sujets de société avec le cinéma. Dans Le ciel attendra, Marie-Castille Mention-Schaar montrait avec précision l’embrigadement islamiste d’une jeune française. Dans Un homme bon (pourquoi ce titre en anglais ?), elle met en scène un homme trans (né dans un corps de femme). Benjamin (Noémie Merlant avec une barbe et une voix trafiquée) et Aude (Soko) s’aiment et souffrent de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Quand Benjamin décide que c’est lui qui le portera, sa transidentité éclate au grand jour. Un message de tolérance plombé par un scénario trop démonstratif et consensuel. SON. S.

Marcher sur l’eau  , un documentaire d’Aïssa Maïga, 1 h 29

Le documentaire écolo de la semaine est signé de l’actrice Aïssa Maïga. Les habitants d’un village du Niger marchent des kilomètres pour puiser de l’eau en attendant la construction d’un forage. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, tout comme les spectateurs. SON. S.

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