une intégrale de 298 chansons pour les trente ans de sa disparition


Trente ans, jour pour jour, après la disparition du chanteur, un coffret de 12 CD, qui sort ce mardi, rend hommage au chanteur. Il réunit pour la première fois ses titres enregistrés entre 1945 et 1989.

Le succès de l’acteur pendant les deux dernières décennies de sa carrière avait fini par laisser dans l’ombre des refrains et des couplets qui ont eu leur heure de gloire. Il est ainsi fréquent que de nouvelles générations, inconditionnelles de ses films, ignorent qu’entre 1945 et 1970, il a triomphé sur les scènes du monde entier. Trente ans, jour pour jour, après la disparition d’Yves Montand, un coffret de 12 CD rend hommage au chanteur. Il réunit pour la première fois, 298 chansons enregistrées entre 1945 et 1989.

Au début de l’été, Carole Amiel, sa dernière compagne, mère de Valentin, leur fils, a lancé l’idée de profiter du centenaire de sa naissance et des trois décennies de son départ pour lui rendre un hommage discographique conséquent. Universal ayant donné son feu vert, Xavier Perrot, responsable du catalogue des artistes mythiques, a entamé un marathon pour réaliser la première intégrale du chanteur.

Il a commencé par réunir des bandes originales qui ont été retravaillées en urgence. Certaines ayant totalement disparu, les ingénieurs du son se sont retrouvés dans l’obligation de travailler à partir de 45 tours provenant de la collection personnelle de Montand, conservée par Carole Amiel. C’est ainsi qu’ont été sauvés de l’oubli des refrains qui font partie de notre patrimoine, et d’autres plus méconnus, voire inconnus. Dans cet inventaire digne de Prévert – avec qui Montand a beaucoup travaillé, figurent Parc Luna, Dans les plaines du Far West, Trois petites notes de musiques, C’est si bon, ainsi que Les feuilles mortes que Montand a interprété sur scène pendant quatre ans dans une indifférence quasi-générale. Persuadé qu’il tenait là un succès, il a insisté pour maintenir ces couplets à son répertoire, parfois contre l’avis de son entourage. Cela a fini par payer, dans tous les sens du terme.

De 1945 à 1960, résolument à l’écoute de l’air de son temps, il n’a jamais hésité à reprendre des couplets de ses confrères et consœurs, signés par Henri Salvador, Guy Béart, Paul Misraki, Léo Ferré, Pierre Dudan et Claude Nougaro, à qui il a prédit une belle carrière après avoir repéré Le jazz et la java. Il rend enfin hommage affectueux à Édith Piaf, son premier «grand amour», avec une version personnelle de La goualante du Pauvre Jean.

Des versions anglaises de À bicyclette, Clémentine sont également présentes. Elles figuraient sur des vinyles datant du début des années 60, au temps d’une série de concerts aux États-Unis, en particulier à New York et Los Angeles. Il avait alors également rendu hommage, à sa façon, à Hollywood et Duke Ellington à travers des chansons également présentes dans ce coffret.

Parmi les raretés, on découvre un texte de Jorge Semprun ainsi qu’une version inédite de Les Berceaux, qui date de 1962. À l’époque, par manque de place sur un 33 tours, elle avait été écartée et placée dans un tiroir où elle a dormi pendant près de 60 ans. Enfin, on apprend que Montand a été le premier à enregistrer Belle au revoir. Origines italiennes et idées politiques obligent, il a été bercé par ce chant traditionnel dont, devenu adulte, il a fait un succès mondial bien avant que la génération d’aujourd’hui s’en empare. C’est justement à celle-ci que Xavier Perrot veut s’adresser. Dans les mois à venir, ces 298 chansons seront placées sur une plateforme afin d’être disponible en streaming. Pour que, jamais ses feuilles mortes s’envolent dans la nuit froide de l’oubli.

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