Édifiants, dramatiques, parfois empreints d’humour, émouvants, sociaux ou culturels… Le festival Les Étoiles du documentaire au Forum des images, montre le genre sous tous les angles. Pour sa seizième édition, qui se déroule du 5 au 7 novembre, la manifestation, entièrement gratuite, ne déroge pas à la règle de l’éclectisme et de la qualité offrant une sélection exigeante de trente films, choisis parmi 450 soumis à la sélection.

«Trente regards qui sont autant de points de vue singuliers portés sur des situations particulières, qu’elles soient collectives ou individuelles», peut-on lire dans un communiqué de l’institution culturelle dédiée au cinéma et à l’audiovisuel. Chaque projection de film est suivie d’une rencontre avec leurs auteurs. Et pour la première fois cette année, l’ensemble de la programmation des Étoiles du documentaire sera visible en accès libre sur le site MK2 Curiosity du 8 au 23 novembre 2021.

De portraits de femmes combattantes qui ont lutté pour leur survie ou la liberté, à ceux de jeunes Marseillais issus des quartiers pauvres la tête remplie de rêves, en passant par le pouvoir libérateur de l’art sur des femmes emprisonnées, Le Figaro propose un avant-goût de cette manifestation via une sélection de cinq films.

toujours, de Marine Ottogalli et Aël Théry

Ayi, cinquante ans, vient d’une province rurale de l’est de la Chine et n’a pas de permis de résident pour travailler légalement à Shangai. C’est une indésirable. Elle qui a bravé les traditions familiales pour gagner sa liberté, s’est battue pour assurer un avenir à ses enfants en cuisinant depuis vingt ans dans la rue, passe son temps à éviter les Chengguan, la police municipale. Un portrait de femme saisissant qui met en relief les sombres arcanes de la cité ultramoderne.

Danser sa peine , de Valérie Muller

Elles se prénomment Sylvia, Litale, Sophia, Annie et Malika et sont incarcérées à Marseille dans le quartier des longues peines. Elles n’ont jamais dansé et pourtant elles vont suivre l’atelier du célèbre chorégraphe Angelin Preljocaj pour se produire sur des grandes scènes prestigieuses d’Aix et de Montpellier au Festival International de la Danse. En l’espace de quatre mois, deux fois par semaine, elles sortent de leur carcan et se réapproprient leurs corps ainsi que la confiance qui leur fait cruellement défaut. On les suit dans cet émouvant périple parsemé de doutes, de joie intense, de rires et de larmes. Une parenthèse enchantée qui leur redonnera l’envie de vivre. Bouleversant.

Péril sur la ville, de Philippe Pujol

La butte Bellevue, à Marseille, est l’un des quartiers les plus pauvres de France. Malgré la misère, l’été les jets d’eau fusent et les rires des enfants résonnent dans les ruelles. Petit voyou repenti, Kader se voit acteur de cinéma quand Nour, qui s’est installée seule dans le quartier après avoir fui les coups de sa famille, s’imagine à Londres, dans un loft, fumant une Vogue. La solidarité aussi est de mise dans ce village cosmopolite où un prêtre, le père Vincent, veille à y maintenir un esprit d’entraide et de fêtes. Car le lieu a une âme et les habitants y tiennent, déplorant sa bétonisation et certains aménagements, à l’instar de l’ouverture, votée par la mairie, d’une voie à double sens pour désengorger la butte. Ils redoutent l’enlaidissement de leur quartier. À la fois dramatique et solaire, Péril sur la ville touche par sa galerie de personnages dignes et hauts en couleurs.

L’Envers d’une histoire : un siècle yougoslave , de Mila Turajlić

Une femme nettoie la serrure d’une porte condamnée dans un appartement de Belgrade. Elle incarne l’histoire d’une famille et d’un pays dans la tourmente. À travers le portrait de cette femme, mère de la réalisatrice, le documentaire met en lumière le parcours d’une révolutionnaire qui mènera sans jamais faillir de grands combats pour la liberté et contre les fantômes contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Slobodan Miloševic. Édifiant.

Violences sexuelles dans le sport, l’enquête , de Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac

«Les plus beaux palmarès cachent parfois des blessures profondes», sont les mots qui ouvrent ce documentaire consacré aux violences sexuelles dans le sport. Football, gymnastique, natation, patinage artistique, volleyball, motocyclisme… Aucune discipline n’a été épargnée par ce fléau. Entre témoignages poignants, images d’archives ou interventions de professionnels du sport, cette enquête saisissante menée dans six pays pendant une période de deux ans explore les racines de ce phénomène mondial.

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