PSG : La discrète ascension de Djeidi Gassama


Les cris, les chambrages, les tambours, les jeunes des quartiers alentours… en ce samedi de la fin octobre, les U19 du PSG se déplacent à Drancy et l’ambiance est chaude autour du stade Paul-André. Dans cette ville de la région parisienne, la venue des jeunes professionnels du PSG est un événement qui galvanise la foule et peut inhiber certains joueurs.

Durant cette dernière rencontre des U19 avant les vacances, Djeidi Gassama a calmé la foule. D’abord en marquant du gauche sous la barre après un crochet intérieur, lui qui a plutôt l’habitude de rentrer sur son pied droit, puis en faisant signe de la main pour faire taire ceux qui lui criaient « d’arrêter de tomber » ou « d’aller à l’hôpital », quand il obtenait des fautes.

Lors de cette rencontre en Seine-Saint-Denis où le club de la capitale a été bousculé (3-3), deux Parisiens tirent tout de même leur épingle du jeu : Warren Zaïre Emery et Djeidi Gassama donc. L’attaquant d’origine mauritanienne a grandi dans ce type d’atmosphère. Non pas sur les terrains de Carrières-sous-Poissy, où ses parents vivent, mais à Mantes-la-Jolie.

Un an à Brest avant de rejoindre Paris

Dans la ville qui a vu grandir Enock Kwateng ou Roli Pererira de Sa, le stade se trouve animé par les habitants des quartiers qui viennent mettre la pression sur l’adversaire. « C’est une ambiance qu’il aime dans laquelle il a grandi. Il est habitué à donner le meilleur sous les yeux des grands du quartier et des autres qui sont là pour chambrer, note un proche. C’est là qu’il a forgé son esprit de compétition. »

Avant les terrains des Yvelines, Djeidi Gassama a connu la Mauritanie pendant dix ans avant de rejoindre son père venu travailler en France, accompagné par ses sept frères et sœurs. Là-bas, il taquine déjà le ballon. Pas un football de club mais de rue, de quartier, déjà. Le jeune attaquant foule ensuite les terrains de Carrières-sous-Poissy, où ses parents vivent encore et où il se rend régulièrement pour voir les matches de son premier club en France. En U12, il poursuit à Poissy pendant trois saisons avant de partir à Mantes-la-Jolie où il est repéré par quelques recruteurs.

Un an plus tard, direction Brest, seul. Il effectue ses premiers pas en Bretagne en tant qu’attaquant de pointe avec les U16 R1, avant de vite grimper avec les U17 Nationaux et d’inscrire près d’une dizaine de buts. Pourquoi et comment le gamin des Yvelines est-il revenu à Paris ?

Pour le savoir, il faut remonter en 2019. Brest se rend alors sur le terrain de Montrouge et Djeidi Gassama brille sous les yeux de recruteurs parisiens à l’époque où Antero Henrique était encore le directeur sportif du club. Dans la foulée, le PSG prend contact avec les représentants du joueur, qui est sous convention amateure avec le club breton, pour connaître sa situation. La suite ? Un contrat aspirant d’un an et trois ans de contrat professionnel (fin de contrat en 2023).

L’article continue ci-dessous

Camara : « un garçon qui a des cannes, qui est explosif et puissant »

Après deux saisons compliquées par le Covid-19, qu’il a aussi contracté, et un effectif dense, Gassama enchaîne et s’impose comme un des éléments importants cette saison. En quatorze rencontres officielles cette saison, celui qui évolue côté gauche a inscrit sept buts et donné 4 passes décisives.

Des chiffres qui n’auraient peut-être pas la même envergure sans une préparation spécifique effectuée un peu plus de deux semaines avant la reprise de l’entraînement, au cours de laquelle il a fait beaucoup d’endurance, du travail sur les appuis et de la boxe. Mais aussi cette discussion que le jeune garçon a eu durant la préparation avec Zoumana Camara et au cours de laquelle il demandait à son coach de le tester à gauche en faux pied, plutôt qu’à droite. Résultat : 1 but et 1 passe décisive contre Le Havre en match amical et une position qui ne changera plus.

« ll progresse de match en match. Il faut qu’il continue. C’est un garçon qui a des cannes, qui est explosif et puissant. Il est aussi à l’aise dans le un-contre-un mais c’est un joueur qui doit encore apprendre à jouer sans ballon, expliquait Zoumana Camara après la rencontre face à Manchester City (1-1, le 28 septembre). S’il arrive à alterner le fait d’être un bon dribbleur et d’encore mieux jouer dans les espaces, c’est là où il a une marge de progression énorme. S’il continue comme ça, je ne me fais pas de souci pour lui. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*