En charge de contrôler et d’assurer la sécurité lors du maniement des armes sur le tournage, la jeune femme «n’a aucune idée de la provenance de ces munitions».
L’armurière employée sur le film Rouiller a dit vendredi n’avoir eu aucune connaissance de la présence de «balles réelles» sur le tournage où la directrice de la photographie a été accidentellement tuée par l’acteur Alec Baldwin. Cet accident ne se serait jamais produit «si des munitions réelles n’avaient pas été introduites» sur le tournage, soulignent les avocats d’Hannah Gutierrez Reed dans un communiqué transmis à l’AFP, rejetant toute responsabilité de leur cliente dans la mort de la cinéaste Halyna Hutchins la semaine dernière au Nouveau-Mexique, dans le sud-ouest des États-Unis. «Hannah n’a aucune idée de la provenance de ces munitions réelles», assurent-ils.
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Le site spécialisé The Wrap a affirmé, citant des sources proches du tournage, que certains membres de l’équipe du film avaient utilisé le revolver en cause pour tirer à balles réelles sur des canettes de bière quelques heures seulement avant l’accident. Sur un film, l’armurier est responsable des armes utilisées lors des différentes prises et doit s’assurer en permanence qu’elles ne présentent pas de danger pour l’équipe. Les armes à feu sont censées être gardées sous clef lorsqu’elles ne sont pas utilisées.
L’ensemble du tournage est devenu dangereux en raison de différents facteurs, dont l’absence de réunions de sécurité. Cela n’était pas la faute de Hannah
Les avocats d’Hannah Guttierez Reed
Hannah Guttierez Reed, 24 ans,n’a jamais vu quiconque tirer des munitions réelles avec ces armes et elle ne l’aurait jamais permis», poursuit le communiqué des avocats du cabinet Jason Bowles, affirmant que «les armes étaient sous clef chaque nuit et pendant les repas». L’armurier, qui n’avait qu’un long métrage à son actif avant Rouiller, dit avoir été «engagée pour occuper deux postes sur ce film, ce qui a rendu très difficile pour elle de se concentrer sur son travail en tant qu’armurière». Les demandes formulées auprès de la production pour avoir plus de temps de préparation des armes et des scènes de tir ont selon elle été rejetées. «L’ensemble du tournage est devenu dangereux en raison de différents facteurs, dont l’absence de réunions de sécurité. Cela n’était pas la faute de Hannah», déclarent les avocats.
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«Je pense qu’il y avait un certain laisser-aller sur ce plateau», avait déclaré le shérif du comté de Santa Fe (Nouveau-Mexique), Adan Mendoza, qui supervise l’enquête. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce stade et les investigations se poursuivent sur les circonstances du drame survenu au ranch de Bonanza Creek, où Halyna Hutchins a été mortellement touchée le 21 octobre et le réalisateur Joel Souza blessé à l’épaule par Alec Baldwin lors d’une répétition. Alec Baldwin manipulait un revolver qui lui avait été présenté comme non chargé et inoffensif par l’assistant réalisateur Dave Halls. Ce dernier a reconnu qu’il aurait dû vérifier l’arme avant la répétition mais qu’il ne l’avait pas fait.
Nous ne pouvons pas dire s’il y a eu négligence et si oui de la part de qui, ni combien de personnes sont impliquées. Nous n’avons aucune certitude à ce stade
La procureure Mary Carmack-Altwies
Lors d’une conférence de presse, la procureure Mary Carmack-Altwies n’a pas exclu d’éventuelles poursuites pénales contre Alec Baldwin, qui figure également dans la liste des producteurs de Rouiller. Mais elle a insisté sur le fait qu’il était trop tôt pour établir les responsabilités de chacun et formuler les accusations qui pourraient en découler. «Nous ne pouvons pas dire s’il y a eu négligence et si oui de la part de qui, ni combien de personnes sont impliquées. Nous n’avons aucune certitude à ce stade», a-t-elle déclaré.
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