Françoise Hardy, Fabrizio De Andrè, Magyd Cherfi… Célébrez les 100 ans de Brassens avec notre playlist du week-end


Ils ont repris ou se sont inspirés de l’artiste, né le 22 octobre 1919. Leurs interprétations sauront-elles vous faire chavirer ?

Françoise Hardy chante l’amour

«Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard. Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l’unisson.» Louis Aragon écrivait en janvier 1943 qu’«il n’y a pas d’amour heureux». Une décennie plus tard, Georges Brassens l’ampute de sa dernière strophe, qui faisait alors référence à la Résistance, et l’enregistre comme une chanson d’amour. Bien plus tard, en 1967, Françoise Hardy la chantera à son tour dans son album Ma jeunesse fout le camp. De sa voix angélique elle déclame ce qui fut la conception de l’amour d’Aragon : un absolu inaccessible. La célèbre chanteuse française la reprendra à plusieurs reprises. CV

Fabrizio De Andrè, le Brassens italien

L’artiste est sans doute l’un des plus célèbres de la Péninsule. Georges Brassens est son maître et il ne s’en cache pas. Après avoir traduit certains de ses textes, tels que Le Gorille ou Les Passantes, il cultive son timbre, incroyablement similaire à celui de l’auteur de La Mauvaise réputation, et des thématiques portant sur l’amour, les exclus, les opprimés et les marginaux. Le bombardier (1973), littéralement «le poseur de bombe», suit les élucubrations d’un terroriste pétri de romantisme. Oscillant entre la première et la troisième personne, De Andrè se moque de ce « Un trentenaire désespéré » («trentenaire désespéré»), qui finira en prison après avoir fait exploser un kiosque de journaux. LF

Tuula Amberla, ou comment dire «pornographe» en finnois

« Un peu pornographique, un peu trop laïque, un peu pornographique, mais beau ! » Les paroles du Pornographe résonnent à nos oreilles sans qu’on réussisse forcément à identifier la langue. Qu’importe. La reprise de la chanteuse finlandaise Tuula Amberla, sortie en 1984, a le charme de l’exotisme. Le rythme, presque latino, fait ressortir admirablement le style manouche de Brassens. Avec humour, l’artiste fait intervenir, tour à tour, des voix tantôt aiguës et tantôt graves, ce petit monde chantant même à l’unisson pendant le refrain. Une bien jolie découverte. LF

Le répertoire déjanté de La Pompe moderne

De «moderne», le projet n’en a que le nom. L’ambition que s’est fixée ce quatuor loufoque ? Réinterpréter des titres cultes à la manière de Georges Brassens. Diam’s, IAM, Daft Punk… Le répertoire contemporain n’effraye pas La Pompe moderne. Avec leurs grosses moustaches, grossièrement copiées sur celles de l’interprète de Chanson pour l’Auvergnat, Véro de Champigny, Léonard de Veni Vedi Vinci, Le Pyromane et Mustafa Lafayette dépoussièrent Brassens tout en vieillissant les chansons reprises. Un tour de force pas commun. LF

La reprise entre Sète et Kingston de Magyd Cherfi

Amoureux des mots et engagé à gauche depuis toujours, Magyd Cherfi était presque obligé de rendre hommage à Georges Brassens. Le chanteur toulousain, connu pour avoir fait tomber la chemise à la France entière avec son groupe Zebda il y a vingt ans, est un inconditionnel du chanteur héraultais. Il ajoute ici une note de dub ou de reggae, au choix, à Supplique pour être enterré à la plage de Sète. Cette reprise est publiée en 2001 sur la compilation Les Oiseaux de passage, qui voit la fine fleur de la chanson française d’alors – Miossec, Bénabar, Arthur H ou Yann Tiersen – reprendre les chansons du Sétois. Aujourd’hui écrivain, l’œuvre engagée de Magyd Cherfi, qu’elle soit musicale ou littéraire, est marqué au fer rouge par l’empreinte de Brassens. MA

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