EXCLUSIF – Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inédite d’un écrivain. C’est au tour d’Alexandra de Broca.
En 1663, Louis XIV décide la construction d’une ménagerie dans le parc de Versailles, destiné à accueillir les animaux exotiques reçus en cadeaux. Les fêtes s’y succèdent, les dames admirent l’éléphant offert par le régent du Portugal, la tigresse des ambassadeurs du Maroc, le lama des Andes.
Mais le roi se lasse de ce coûteux plaisir. La ménagerie sans illustres visiteurs s’endort et les bêtes sombrent dans la mélancolie.
Un siècle plus tard, et à 2000 lieues de là, un jeune lion se retrouve orphelin. Sa mère vient d’être tuée par M. de Galéa, directeur du comptoir de Saint-Louis et fin tireur. Désireux d’amuser ses jeunes enfants, l’administrateur emporte le lionceau à peine sevré dans sa résidence proche du port où il élève pour la chasse quelques épagneuls.
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Devant ses serviteurs indigènes effrayés, il dépose le félin contre les flancs d’une chienne qui vient de mettre bas. La fusion est instantanée, le lionceau repu d’un autre lait maternel s’endort entre les pattes de sa nouvelle mère
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