Sur les traces de Joseph Beuys, mythe de l’art dans l’Allemagne d’après-guerre


REPORTAGE – Cette année 2021 marque le centenaire du plus mythique des artistes allemands. Professeur rebelle à l’Académie de Düsseldorf, il a imaginé une autre approche de l’art, métaphorique et absconse. Portrait d’un chaman aujourd’hui adulé.

Envoyée spéciale à Düsseldorf, Duisburg et Bonn

Joseph Beuys aurait eu 100 ans le 12 mai 2021. Éternel chaman de l’art qui a laissé en héritage ses discours prophétiques, ses performances et un cortège d’œuvres énigmatiques, ce fils de la Rhénanie-du-Nord est né à Krefeld, au nord-ouest de Düsseldorf. Sa famille bourgeoise laisse s’exprimer son goût du dessin, il apprend à jouer du piano et du violoncelle. À 12 ans, il voit les nazis faire un bûcher de livres dans la cour de son école à Kleve, près de la frontière néerlandaise, et sauve, racontera-t-il avec cet art du conte et du détail, Système de la nature, du naturaliste suédois Carl Linnaeus. À 15 ans, en 1936, il est enrôlé dans les Jeunesses hitlériennes. À 20 ans, il s’engage dans la Luftwaffe. À 23 ans, son avion de chasse est abattu sur le front de Crimée en mars 1944, tuant le pilote, le laissant grièvement blessé.

Il en tirera son propre mythe, celui d’un homme étranger sauvé par une tribu tatare qui l’enveloppa de graisse et de feutre,

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