Mourir peut attendre, Mon légionnaire, Tralala… Les films à voir ou à éviter cette semaine au cinéma


Un agent secret en fin de carrière, le sacrifice des familles de soldats, une comédie musicale abracadabrantesque… Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

On peut voir

Mourir peut attendre , un film d’espionnage de Cary Joji Fukunaga, 2h43

Daniel Craig enfile pour la dernière fois le smoking de l’agent secret. Ce sont des adieux à la Maurice Chevalier : le film dure presque trois heures. Rien de bien nouveau, sinon que les scénaristes (ils s’y sont mis à quatre, ce qui n’est jamais bon signe) réservent deux surprises de taille, que la décence interdit de révéler ici. Pour le reste, cette bonne vieille Aston Martin est toujours gris métallisé. Ses phares avant s’abaissent pour laisser place à des mitrailleuses. Le pot d’échappement crache une épaisse fumée blanche. Le dépaysement n’est pas garanti. À un moment, forcément, le héros se présente : « Lier. James Bond. » Ce mot de passe fait chaud au cœur. Mais la situation est grave. D’horribles conspirateurs ont dérobé les échantillons d’un virus capable de contaminer des populations ciblées. Bond, brave gars, ressort son nœud papillon.

Mon légionnaire , un drame de Rachel Lang, 1h47

Maxime (Louis Garrel, formidable), caporal sorti deuxième de sa promotion à l’académie militaire est marié à Céline (Camille Cottin, très crédible en avocate amoureuse). Père d’un garçonnet de 7 ans, il a décidé de rejoindre la Légion étrangère. « C’est un choix que nous avons fait ensemble et j’en assume les conséquences », dira-t-elle un soir dans une brasserie à ses amis du barreau, « bobos » bien pensants estomaqués. Basé à Calvi en Corse, Garrel est nommé à la tête d’un régiment de parachutistes de la Légion. Le film suit en parallèle un couple plus jeune, celui d’un soldat ukrainien, Vlad et de sa petite amie Nika. D’origine Strasbourgeoise, Rachel Lang signe un deuxième film en forme de chronique militaire au plus près des êtres. À la délicatesse du propos, elle oppose une mise en scène précise, parfois presque guerrière. Son regard est à la fois empreint de réalisme, mais sait également se mettre au service d’une double intrigue romanesque, subtile et tragique.

tol-de-rol , une comédie musicale d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, 2h

Les frères Larrieu retrouvent Mathieu Amalric dans une comédie musicale. Les compositions sont de Philippe Katerine, Dominique A, Étienne Daho, Jeanne Cherhal et Bertrand Belin. Le scénario est foutraque, Amalric pas très propre mais Mélanie Thierry chante et danse pleine de grâce. Quant à la philosophie («Surtout ne soyez pas vous-même»), elle nous change des gourous du développement personnel.

À éviter

Gaza mon amour , une comédie dramatique d’Arab Nasser et Tarzan Nasser, 1h28

À Gaza, un vieux pêcheur timide est secrètement amoureux d’une couturière du marché (Hiam Abbass). Un soir, il rapporte dans ses filets une statue d’Apollon en érection et la cache chez lui. Les ennuis commencent… Les frères jumeaux Arab et Tarzan Nasser s’essayent à la comédie romantique au cœur du conflit israélo-palestinien. Malgré un humour grinçant, ce film souffre d’un cruel manque de rythme.

Cigare au miel , un drame de Kamir Aïnouz, 1h36

Pour son premier long-métrage, Kamir Aïnouz se souvient de sa jeunesse. Selma, 17 ans, vit à Neuilly-sur-Seine, en 1993. Ses parents, berbères et laïques, voudraient la marier à un bon parti. La jeune fille préfère les garçons de son école de commerce, d’une vulgarité sans nom. Découverte de la sexualité, spectre des années noires en Algérie, identité double… Le film embrasse plusieurs thèmes mais ne parvient pas à les cohabiter.

Petite sœur , un drame de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, 1h39

Ils sont jumeaux. Lisa est une dramaturge en panne, Sven un acteur atteint de leucémie. Elle lui donne son sang. Le rôle de Hamlet lui permettrait de tenir le coup. Las, le metteur en scène renonce à la pièce. Il faudrait s’intéresser aux affres des comédiens de la Schaubühne, à leur narcissisme et à leurs caprices pour ne pas bailler devant ce lourd pensum auto-centré. À sauver, Marthe Keller en mère alcoolique : on comprend qu’elle boive pour supporter ça.

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