«Ayant vécu libre et digne, je ne peux pas imaginer mourir enchaînée, contrainte. Si notre vie nous appartient, il doit absolument en être de même pour notre mort», affirme Line Renaud. Dans un discours à l’Assemblée nationale, mardi 28 septembre, la chanteuse française argue les députés de voter au plus vite une loi pour le droit à l’euthanasie.

Celle qui a connu la souffrance de son mari Loulou Gasté, décédé en 1995 des suites d’un cancer des os, et celle de sa mère partie quelque temps plus tard, mène un combat contre l’acharnement thérapeutique, dont elle ne supporte pas l’idée. Ce droit est «capital, parce qu’il touche à notre bien le plus précieux, notre liberté». «Notre liberté ultime et souveraine. Celle de mourir dans la dignité», explique la chanteuse de 93 ans.

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Lors de son discours devant l’Assemblée nationale, elle était au côté d’Olivier Farlonie, rapporteur de cette proposition de loi concernant le droit à «une fin de vie libre et choisie» déposée en novembre 2017 et qui, depuis, n’a pu être adoptée. Pourtant, au mois de mai, ils étaient près de 300 députés, soit une grande majorité d’entre eux, à demander au premier ministre Jean Castex d’inscrire cette proposition de loi à l’ordre du jour afin qu’elle soit étudiée. Ce sujet étant considéré comme sensible en France, est assez inflammable d’un point de vue politique. Ce texte n’a donc que peu de chances d’être intégré dans l’agenda du Parlement d’ici la fin de la législature, remettant à plus tard ce que Line Renaud considère comme «un texte très important. Capital, même.» «Ce texte est suspendu et peut revenir à tout moment à l’Assemblée nationale et j’espère que nous pourrons le voter vite», a commenté Olivier Falorni. «Songez à notre dignité et faites que notre liberté demeure entière, jusqu’au dernier souffle, s’il vous plaît, votez ce texte le plus vite possible», conclut la chanteuse.

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Actrice engagée

Marraine de l’association pour le droit de mourir dans la dignité, Line Renaud s’était exprimée sur BFM le 8 avril. Elle avait partagé sa propre expérience de la fin de vie et montré son engagement pour une mort en toute dignité. Cette question sensible se posait alors à l’Assemblée nationale puisqu’une proposition de loi pour le droit à l’euthanasie était étudiée. «Il y a eu la loi pour l’avortement, contre la peine de mort, il faut qu’il y ait une loi pour l’euthanasie», s’offensait l’actrice. Interrogée par le journaliste quant à la réticence de certains médecins, elle répondait simplement : «Beaucoup de gens pensent comme ces médecins, et moi, je dis seulement ma pensée. “Nous ne sommes pas là pour donner la mort”… Mais vous n’êtes pas là non plus pour prolonger la souffrance.» À cette époque déjà, Line Renaud espérait que sa voix et ses convictions seraient entendues par Emmanuel Macron. Malgré le large soutien qu’elle avait alors reçu, la proposition de loi avait été refusée face, notamment, à des milliers d’amendements déposés par des élus Républicains.