Cette collection réunie par un couple de Normands, Lucien et Simone Baudoux, et léguée à l’institution, se chiffre en millions d’euros.
De Chagall à Renoir en passant par Dufy ou Bonnard: le musée des Beaux-arts de Rouen vient d’enrichir sa collection permanente de 31 tableaux légués par un couple de Normands, un don d’une valeur de plusieurs millions d’euros, a-t-on appris lundi auprès du musée. Avec notamment un tableau de Marc Chagall, deux d’Auguste Renoir mais aussi un Pierre Bonnard, trois Eugène Boudin, trois Raoul Dufy, un Marie Laurencin, un Maurice Utrillo, deux Bernard Buffet, un Albert Marquet, la valeur des 31 tableaux «se compte en millions d’euros si on cumule l’ensemble des valeurs de tous ces artistes», a indiqué à l’AFP Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen.
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Les œuvres sont exposées jusqu’au 8 novembre dans une même salle du musée. Elles intégreront ensuite le parcours permanent ou seront montrées dans d’autres musées normands. «Le plus extraordinaire de tous, c’est Chagall. C’est vraiment un très très beau Chagall», précise le conservateur en chef. Avec sa vierge à l’enfant aux couleurs vives et ses animaux au premier plan et un immense soleil qui se rapproche de l’horizon et d’un village en arrière-plan, «c’est vraiment cet univers très onirique de Chagall qui est à la fois l’univers du spectacle, mais qui recycle aussi toute sa Russie qu’il porte en luiAjoute Sylvain Amic. L’oiseau bleu de l’œuvre du peintre russe fait écho aux bleus du Paddock à Deauville et des Régates au Havre de Raoul Dufy.
Les tableaux font l’objet d’investigations comme ce Paysage du midi de Pierre Bonnard. «Je pense que c’est un paysage du Cannet, où il vivait. On est en train de faire des recherches avec les spécialistes de Bonnard», explique le conservateur. Le musée se réjouit également en particulier d’exposer au public un Eugène Boudin précoce datant de l’époque où l’artiste «peint les entrées de port avec Monet au tout début de leurs carrières», L’Avant-port de Deauville. Si l’ensemble était en «assez bon état», tous les tableaux ont fait l’objet d’une restauration légère. «Ils avaient tous une couche de salissure et c’est normal dans un appartement privé où il y a les vapeurs de la cheminée, la cuisine, la cigarette», poursuit Sylvain Amic.
Cette collection est «vraiment l’œuvre d’une vie entière», celle du docteur Lucien Baudoux (1922-1989) et de son épouse Simone Baudoux décédée le 17 juin 2021, les «généreux donateurs», ajoute-t-il. «Ce sont des gens qui avaient un hôtel particulier sur les boulevards à Rouen, qui avaient des moyens, mais ce n’était pas des millionnaires», précise le conservateur en chef.
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