Le réalisateur du Brio transpose le roman à succès de Karen Tuil dans lequel un jeune homme brillant est accusé de viol et confie le premier rôle à son fils Ben Attal. Sortie en salle le 1er décembre.
«C’était très douloureux de le voir si convaincant dans un tel rôle qui ne lui ressemblait pas», confiait au Figaro Charlotte Gainsbourg en commentant la performance d’acteur de son fils aîné Ben Attal dans Les Choses humaines, réalisé par son compagnon et réalisateur du Brio Yvan Attal. La première bande-annonce de cette adaptation du roman à succès de Karine Tuil, couronné il y a deux ans du prix Interallié et de celui du Goncourt des lycéens, laisse en effet entrevoir une douloureuse et poignante réflexion sur la notion du consentement à découvrir en salle le 1er décembre.
Ben Attal prête ses traits à Alexandre Friel le fils unique d’une famille d’intellectuels parisiens promis à un avenir brillant et train de terminer des études à Stanford. Il a tout pour faire la fierté de sa mère Claire (Charlotte Gainsbourg), essayiste féministe et de son père Jean (Pierre Arditi), journaliste politique phare coureur de jupons qui s’accroche à son siège de présentateur. Du jour au lendemain, cette façade s’écroule quand Alexandre est accusé de viol par Mila (Suzanne Jouannet), une jeune fille issue d’une famille juive ultraorthodoxe modeste et fille du nouveau compagnon de sa mère. Alexandre proteste de son innocence. Malgré le peu de soutien de ses proches, Mila décide de porter l’affaire en justice. Les deux jeunes protagonistes et leurs proches vont voir leur vie, leurs convictions et leurs certitudes voler en éclat.
Éducation masculine
Comme la série L’affaire, le drame d’Yvan Attal se découpe en trois parties qui adoptent son point de vue à lui, puis à elle, puis le procès. Projeté hors compétition à la Mostra et au festival américain de Deauville, Les choses humaines montre bien le supplice de telles affaires où c’est parole contre la parole, où la vie de la victime est passée autant au crible que celle de son bourreau, où les interrogatoires sont lourds de préjugés et biais patriarcaux. Se dessinent en filigrane les failles de l’éducation masculine où virilité, désir et prouesse prennent le pas sur tout, où la séduction est vue comme un rapport de force, où la notion de consentement est plus qu’approximative. Autant de thèmes, saisis avec nuances, qui résonnent avec l’actualité post #MeToo.
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Le Figaro Littéraire avait salué la sortie en librairie des Choses humaines en ces termes élogieux sous la plume d’Isabelle Spaak : «Karine Tuil nous confronte surtout, dans son neuvième roman, au paradoxe des existences cuirassées de principes et leur opposition avec le réel. De quoi se protège-t-on en protégeant les autres?, se demande l’auteur par la voix de Claire Farel. “Toute sa vie durant, elle n’avait fait qu’agir en contradiction avec les valeurs qu’elle prétendait publiquement défendre. C’était ça la violence: le mensonge.”»
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