La place Juliette Gréco inaugurée à Saint-Germain-des-Prés


Une partie de la place Saint-Germain porte dorénavant le nom de l’interprète Je hais les dimanches, inoubliable muse de la rive gauche.

En ce bel après-midi de septembre, la place Saint-Germain-des-Prés s’apprête à partager un peu de son espace avec une de ses muses les plus emblématiques. La chanteuse Juliette Gréco nous a quittés il y a tout juste un an, laissant derrière elle quelques chansons iconiques du répertoire français. La «Jolie Môme» aura dorénavant son nom accolé à celui d’un quartier qu’elle a tant aimé et égayé. «Place Juliette Gréco» borde le square accolé à l’église Saint-Germain. Le panneau est discret, haut perché entre les feuilles jaunissantes de l’arbre qui ombragent le trottoir.

Quelques personnalités politiques locales ont fait le déplacement pour l’inauguration, qui s’est déroulée le 23 septembre. La maire de Paris, bien sûr, Anne Hidalgo, également candidate socialiste à la présidentielle, mais aussi le député de la deuxième circonscription de Paris, Gilles Le Gendre et le maire du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq. La famille de l’interprète défunte était également aux premiers rangs. La petite-fille Gréco, Julie-Amour Rossini, s’installe derrière le pupitre, le temps d’un court hommage à son aïeule. Avant elle, l’un de ses auteurs, Marie Nimier, avait lu un texte écrit tout spécialement en l’honneur de la muse de Saint-Germain. Car Gréco en a longuement arpenté ses rues depuis son arrivée à Paris en 1943. Amie des Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Jacques Prévert, amante de Sacha Distel et Miles Davis, «la Juliette» était connue pour être une figure du monde intellectuel de la rive gauche.

Exposition photo à l’Hôtel Louisiane

Quelques notes résonnent encore avant que ne s’avance à son tour la maire de Paris. Celle-ci remercie Jean-Pierre Lecoq de sa venue, salue le travail de ses adjoints, s’adresse à Julie-Amour Rossini. «Nous sommes des femmes et nous sommes beaucoup je crois à avoir été inspirées par Juliette Gréco», commence-t-elle avant de vanter le caractère «libre, sensible et rebelle» de l’interprète. L’édile raconte comment l’artiste a échappé à la déportation grâce à son jeune âge, après avoir été arrêtée par la Gestapo avec sa mère et sa sœur, résistantes qui reviendront de Ravensbrück après la Libération en 1945.

La socialiste rappelle également la genèse de la mélancolique Javanaise de Serge Gainsbourg, «née d’une nuit enivrée de l’année 1962» durant laquelle l’auteur du Poinçonneur des Lilas avait tenté sa chance avec la belle brune, qu’il connaissait depuis quelques heures à peine. C’est d’ailleurs avec l’interprétation de La Javanaise que le trompettiste Ibrahim Maalouf clôt finalement ce ballet d’hommages.

Ibrahim Maalouf a interprété La Javanaise composée par Serge Gainsbourg pour Juliette Gréco en 1962. Zabulon Laurent/ABACA

La mairie a également profité de l’occasion pour rappeler l’ouverture vendredi 24 septembre de l’exposition photo Juliette Gréco à l’Hôtel Louisiane – baptisée «Gréco à La Louisiane» -, où la chanteuse a séjourné du temps que Jean-Paul Sartre l’habitait. C’est également entre ces murs qu’elle vécut sa liaison avec Miles Davis. Une exposition ouverte jusqu’au 14 octobre 2021.

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