Louis Armstrong, taupe de la CIA lors de son voyage au Congo en 1960


Selon l’historienne Susan Williams, de l’université de Londres, le grand trompettiste de jazz aurait été utilisé comme cheval de Troie par les services de renseignement américain lors de sa grande tournée africaine au début des années soixante.

Le légendaire trompettiste Louis Armstrong a-t-il été une taupe de la CIA, sans le savoir ? Oui, si l’on en croit les révélations faites par l’historienne Susan Williams de l’Université de Londres à nos confrères britanniques du Gardien .

Selon la chercheuse, Louis Armstrong aurait été fortement incité par le gouvernement américain à faire une grande tournée dans les pays africains, récemment décolonisés, afin de satisfaire les exigences de la CIA. Profitant de sa notoriété, l’agence espérait ainsi infiltrer les organes politiques des nouveaux états indépendants.

Pour l’universitaire londonienne, la notoriété et le talent de Louis Armstrong ont été utilisés à la manière d’Ulysse et de «son cheval de Troie». Les agents de la CIA voulaient ainsi pénétrer les arcanes des nouvelles instances dirigeantes africaines. Légende du jazz de son vivant, humaniste habité par son art, l’inoubliable interprète de Quel monde merveilleux aurait été accompagné lors de son voyage au Congo, non pas par un attaché d’ambassade, mais par un agent de renseignement, un authentique barbouze.

En étudiant les archives de l’ONU, Susan Williams a découvert que la CIA avait tenté un début de politique de noyautage après la tournée de Louis Armstrong. L’accompagnateur du musicien de jazz et de son épouse Lucille, Larry Devli, faux diplomate mais véritable espion à la solde de la CIA, a en effet collecté, avec l’aide d’autres membres des services secrets américains infiltrés en Afrique, des informations stratégiques concernant la province du Katanga au Congo.

Pas dupe, Louis Armstrong composera Les vrais ambassadeurs

Cette région qui recèle des fantastiques gisements de cobalt, de cuivre, de fer, de radium, d’uranium et même de diamants, excitait la convoitise des Américains qui ne souhaitaient à aucun prix que l’URSS et ses ersatz communistes locaux s’emparent de ces richesses après la période de déstabilisation politique consécutive à la décolonisation.

Pour Louis Armstrong, ce grand périple en Afrique ressembla à une sorte de «tournée des dupes». Conscient au fond d’avoir été abusé par les services secrets américains, il compose en 1962 une comédie musicale pleine de nuances, qui montre qu’il a saisi la manœuvre et les ruses de la CIA, Les vrais ambassadeurs

Les vrais ambassadeurs de Louis Armstrong en 1962

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