L’ex-garde du corps en disgrâce d’Emmanuel Macron jugé pour agression


PARIS (Crumpa) – L’ancien garde du corps du président Emmanuel Macron est jugé lundi pour avoir agressé deux personnes lors d’une manifestation en 2018 alors qu’il se faisait passer pour un policier, dans un incident qui a profondément embarrassé le leader français nouvellement élu.
Macron, qui avait fait de l’intégrité au pouvoir la pierre angulaire de sa campagne, a été contraint de licencier Alexandre Benalla, aujourd’hui âgé de 30 ans, après la diffusion d’une vidéo le montrant frappant un jeune homme et attrapant une jeune femme par le cou lors d’une manifestation du 1er mai 2018.
L’ancien videur portait un casque de policier, alors qu’il n’avait été autorisé à accompagner les forces de sécurité qu’en tant qu’observateur.
Mais la présidence s’est abstenue de signaler l’agression aux autorités, et elle n’a été révélée qu’après que le quotidien français Le Monde a révélé l’existence de la vidéo quelques mois plus tard.
Les responsables ont nié les allégations de dissimulation, mais le « Benallagate » est devenu le premier test majeur pour Macron, qui a accédé à la présidence un an auparavant avec la promesse de restaurer une « république exemplaire ».
Son gouvernement a survécu à deux votes de défiance au Parlement, mais une commission d’enquête du Sénat qui a interrogé les principaux collaborateurs de Macron a trouvé des « défauts majeurs » dans la gestion de l’affaire par l’administration.
Benalla a été inculpé de voies de fait ainsi que d’ingérence non autorisée dans les affaires de police et d’utilisation d’insignes de police.
Il affirme avoir agi « par réflexe » pour aider les agents à arrêter des manifestants indisciplinés.
L’ami de Benalla, Vincent Crase, l’ancien chef de la sécurité du parti centriste de Macron, qui a également été filmé en train de brutaliser les manifestants lors de la manifestation, est également jugé.
Deux policiers, accusés d’avoir fourni illégalement à Benalla des images de surveillance dans le but de prétendre que ses actions étaient justifiées, seront également sur le banc des accusés.
L’avocat de Benalla a refusé de commenter avant le procès.
« Appréhender quelqu’un qui commet un crime n’est pas punissable par la loi », a déclaré à l’AFP l’avocat de Crase, Christian Saint-Palais, précisant que son client avait réagi « spontanément ».
Benalla a commencé à travailler comme garde du corps pour Macron en 2016 lors de ce que beaucoup considéraient comme sa candidature à la présidence, gagnant le politicien et son épouse Brigitte avec son énergie débordante.
Il a été promu à un poste de sécurité supérieur après la victoire de Macron en mai 2017, devenant un confident de confiance et un bras droit vu aux côtés de Macron sur d’innombrables photos.
« Il s’est fait remarquer comme quelqu’un qui pouvait résoudre tous les problèmes pratiques de manière très efficace », a déclaré un ancien haut responsable de la campagne.
« Il a pensé à tout, il était notre couteau suisse. »
Il a également obtenu des avantages habituellement réservés aux hauts responsables de l’administration, notamment un appartement près du palais de l’Élysée et l’accès à l’Assemblée nationale et à sa salle de sport et sa bibliothèque privées.
Après l’éclatement du scandale, Benalla a également reconnu porter une arme de poing lors de sorties avec Macron, même s’il n’était autorisé à l’avoir qu’à l’intérieur du siège du parti Macron, où il était surnommé « Rambo ».
On ignore cependant comment le jeune homme d’un quartier ouvrier d’Evreux, une ville endormie de Normandie, s’est procuré le casque de police qu’il est vu porter lors de l’assaut du 1er mai.
Benalla a également causé des maux de tête à Macron après son limogeage.
Les enquêteurs ont découvert qu’il continuait à utiliser des passeports diplomatiques pour des voyages en Afrique et en Israël, où il tentait de créer une entreprise de conseil.
Il est soupçonné d’avoir utilisé de faux documents pour obtenir l’un des passeports, une accusation qu’il a niée.
Benalla fera également face à une accusation de port illégal d’une arme à feu, sur la base d’une photo de lui dans un restaurant qui semble le montrer avec un Glock.
Il a dit que c’était un pistolet à eau.



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