En attendant le film avec Romain Duris, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé expose Eiffel


Tenues des acteurs, décors du film, photos de tournage du film en salle le 13 octobre mais aussi une foule d’objets de l’exposition Universelle de 1889. Cette petite exposition autour de la tour est à voir.

Sans la pandémie, cette exposition à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé consacrée à la Tour Eiffel aurait dû se tenir en parallèle avec la sortie du film Eiffel de Martin Bourboulon avec Romain Duris et Emma Mackey au cinéma. Un film produit par Pathé, propriété du même Jérôme Seydoux. Finalement, cette fresque romanesque a été décalée au 13 octobre et l’exposition s’arrêtera début octobre comme prévu. Venir avenue des Gobelins est d’abord l’occasion de découvrir ou d’admirer à nouveau le magnifique bâtiment tout en transparence de l’architecte star Renzo Piano. L’exposition dans une scénographie aux tons clairs donne sur un jardin de bouleaux où l’on peut ensuite prendre un thé.

L’idée n’est pas de raconter l’histoire de la Tour Eiffel puisque c’est l’objet du film mais de montrer qu’elle a tout de suite été une image essentielle pour les Parisiens comme pour les publicitaires et marchands de souvenirs. L’exposition mélange les photos, les maquettes et les costumes du film avec des souvenirs qui datent de la fin du XIXe siècle et des films d’actualité.

Des clichés pris par un amateur pharmacien montrent qu’il était très compliqué avec les appareils de l’époque de prendre en photo la Tour Eiffel en entier. Elle ne rentrait pas dans le cadre en verre de l’époque ! Plus loin, on découvre des assiettes et des coupes papiers souvenirs. Les produits dérivés actuels n’ont rien de nouveau ! On découvre aussi une immense affiche du spectacle de Buffalo Bill. Il avait traversé l’Atlantique avec sa troupe d’une quarantaine d’Indiens et leur centaine de chevaux et était une grande attraction de l’exposition universelle de 1889. Les petits garçons qui ont la chance de découvrir ce spectacle ont été marqués à vie par Buffalo Bill comme le racontera plus tard Jacques Prévert dans sa biographie.

Dans un coin de l’accrochage, on admire un phonographe en bois d’Edison (1847-1931) présenté à l’exposition universelle. Avec ses gros tuyaux façon aspirateur et blanc crème, il permettait non seulement d’enregistrer le son mais aussi de l’écouter. Son usage sera démocratisé cinq ans plus tard par Charles Pathé qui en le plaçant dans les foires, avec des auditions payantes, en fera une affaire extrêmement rentable.

Le défilé de tenues portées par les acteurs et présentés sur des mannequins en bois est amusant. Thierry Delettre, le chef costume du film s’est inspiré de la mode de cette époque baroque et rococo entre 1860-1880 mais avec un twist moderne. Sur une robe bleue foncée, on s’aperçoit par exemple qu’il a utilisé du jean. Pour que les jeunes générations s’approprient le film, il s’est inspiré des tableaux de l’époque mais en enlevant toutes les surcharges. Ici, les manches sont retroussées, les cols sont ouverts. L’aspect figé et poussiéreux de l’époque est gommé au mieux.

Des photos accrochées sur un grand mur donnent une idée du travail de l’équipe chargée des décors sur le tournage. Sur les plateaux en extérieur au sud de Paris, ces artisans ont reconstitué un pied de la tour Eiffel. Sa taille réelle fait douze mètres mais sur grand écran, les spectateurs auront l’impression de voir Romain Duris et les ouvriers perchés à 80 mètres du sol. Sur le tournage, l’équipe a sans cesse déplacé les éléments, façon jeu de cube, ce qui a permis au réalisateur de limiter l’utilisation d’effets spéciaux. Et de donner une impression vertigineuse…

Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, jusqu’au 2 octobre. 73, avenue des Gobelins, Paris 13e.

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