9 jours à Raqqa, Boîte noire, Délicieux… Les films à voir ou à éviter cette semaine au cinéma


Une leçon de vie et d’action, un techno-thriller, une dégustation gastronomique. Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

À voir

Supernova , un drame romantique de Harry Macqueen, 1h34

Tusker est atteint de démence précoce. Ce romancier vit depuis longtemps avec Sam, pianiste classique qui a mis sa carrière entre parenthèses pour s’occuper de son compagnon. Ensemble, ils partent au volant d’un van à la carrosserie rouillée qui a l’air plus vieux qu’eux. Tusker doit écrire son nouveau roman. Il n’y arrive plus. Sans son cahier, au fil des pages, les phrases se délitent, deviennent d’informes graffitis. Le visage de Colin Firth quand il découvre cela. L’acteur atteint des sommets de raffinement. Stanley Tucci, derrière ses lunettes, transmet avec son élégance habituelle un désespoir serein. Ici, le chagrin est doux. Supernova est un film d’amour. FR

9 jours à Raqqa , un documentaire de Xavier de Lauzanne, 1h20

Les neuf jours de ce carnet de bord syrien ont le poids des heures pleines et fortes, celles qui sont tissées de courage et de volonté. Elles sont illuminées par Leïla Mustapha, l’un de ces êtres solaires qui se dressent contre la fatalité et la désespérance. Servi par la superbe musique d’Ibrahim Maalouf, le film de Xavier de ­Lauzanne – le premier volet d’une trilogie située après les guerres contre Daech -, est à la fois une formidable leçon humaine et un témoignage pour l’Histoire. Comme le dit Xavier de Lauzanne, 9 jours à Raqqa «n’est pas un film sur la guerre, mais sur une sortie de crise. L’histoire de Leïla tend vers la lumière et nous stimule». Au-delà du Levant, en dehors du fracas des conflits, ce film est une leçon de vie et d’action. AdLG

On peut voir

Boîte noire , un thriller de Yann Gozlan, 2h09

D’emblée, le spectateur se retrouve plongé au cœur d’un suspense insoutenable. Le drame plane, le crash survient. Acousticien méticuleux et sûr de lui, Mathieu Vasseur (Pierre Niney) est propulsé enquêteur en chef sur cette catastrophe aérienne sans précédent, après la disparition inexpliquée de son supérieur hiérarchique Victor Pollock (Olivier Rabourdin, très bien). L’analyse minutieuse des boîtes noires va le pousser à mener en secret sa propre investigation. Spécialiste du thriller efficace à la française (Captifs en 2009, Un homme idéal en 2015 ou La Mécanique de l’ombre en 2016), le réalisateur Yann Gozlan sait où il va. S’appuyant aussi sur un protagoniste à l’oreille d’or, Gozlan réalise une sorte de Chant du loup en version aérienne. Et fait mouche, puisque Boîte noire vient de recevoir le prix du public au Festival du film francophone d’Angoulême. OD

À éviter

Serre moi fort , un drame de Mathieu Amalric, 1 h 37

Le pitch est mystérieux : « Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va. » On pense aux Gens de la pluie, le beau film de Francis Ford Coppola. C’est ici un peu plus compliqué pour Vicky Krieps. Trop d’ailleurs. Le mélo façon puzzle de Mathieu Amalric irrite plus qu’il n’émeut. Ce maniérisme gnangnan fait regretter le réalisateur de Tournée. EST

Délicieux , une comédie historique d’Éric Besnard, 1 h 53

À la veille de la Révolution française, le génial mais fier cuisinier du duc de Chamfort (Gadebois parfait dans le rôle) est limogé par son maître pour avoir créé un mets «vulgaire». Pourtant, une femme va lui permettre de créer le premier restaurant. Si l’on se prend d’abord au jeu de cette comédie en costume, on est vite assommé par le manichéisme du propos et les lourdeurs de la mise en scène. La gastronomie française n’en sort pas grandie, au contraire. OD

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