mort, à 33 ans, du rappeur Jay Polly en détention


Emprisonné depuis avril après avoir été arrêté durant une fête interdite où se trouvaient des stupéfiants, le musicien est décédé dans des circonstances indéterminées.

Le rappeur rwandais Jay Polly, détenu depuis avril après avoir été arrêté durant une fête interdite où se trouvaient des stupéfiants, est décédé dans des circonstances indéterminées, a-t-on appris jeudi auprès de l’hôpital où il avait été transféré dans la nuit.

Jay Polly, de son vrai nom Joshua Tuyishimiye, est arrivé à l’hôpital vers 3 heures du matin jeudi, a indiqué à l’AFP Pascal Nkubito, le directeur de l’hôpital Muhima situé dans la capitale Kigali. «Il était dans un état critique et inconscient. Les médecins ont essayé de le réanimer mais il est malheureusement décédé peu de temps après. Vers 3H30, il a été déclaré mort», a-t-il précisé. Avant d’ajouter: «Je ne veux pas spéculer sur la cause du décès. Nous le saurons après l’autopsie.»

Joshua Tuyishimiye, 33 ans, avait été arrêté en avril avec plusieurs autres personnes à son domicile, où se tenait une fête. Ces rassemblements sont strictement interdits au Rwanda en raison du Covid-19. Les personnes prises en infraction sont contraintes de passer la nuit dans des stades, où sont diffusées sur haut-parleurs les directives sur le virus, ou placées en détention. La police a affirmé que Joshua Tuyishimiye et des invités avaient été trouvés «en train de boire et d’abuser de stupéfiants». «Parmi les contrevenants se trouvaient également trois ressortissants étrangers, qui ont été trouvés avec de faux certificats de test négatif au Covid-19», avait déclaré le porte-parole de la police, John Bosco Kabera.

Le musicien avait assisté mercredi à une audience au tribunal, au cours de laquelle la date de son procès pour usage de stupéfiants avait été fixée au 2 décembre. Il avait demandé à être libéré de prison, au motif que sa période de détention provisoire de trente jours était expirée, mais la libération sous caution lui avait été refusée.

Les Rwandais ont rendu hommage à ce chanteur populaire, notamment sur les réseaux sociaux où il a notamment été salué comme une «icône culturelle qui a tant contribué à (la) musique» rwandaise.

Un autre musicien, Kizito Mihigo, était décédé en détention en février 2020. Ce chanteur de gospel, connu pour être un féroce critique du pouvoir rwandais qui avait interdit sa musique, avait été retrouvé pendu dans sa cellule. La police a affirmé qu’il s’était suicidé. L’ONG Human Rights Watch (HRW) avait lancé des appels à une enquête indépendante, rejetés par les autorités rwandaises. Mihigo, qui avait été condamné à une peine de dix ans de prison en 2015 pour conspiration contre le gouvernement avant d’être remis en liberté, avait été arrêté pour avoir tenté de traverser la frontière sud du Rwanda, vers le Burundi.

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