Oubliez Mbappé, le Real Madrid a Vinicius !


Auteur de trois buts en deux matches, Vinicius a réglé la mire. Le prodige brésilien a des airs de recrue au moment le plus opportun pour le Real.

« Pas le héros que l’on mérite, mais celui dont on a besoin en ce moment ». Cette réplique du Batman de Christopher Nolan semble appropriée pour Vinicus Jr. au Real Madrid, depuis le début de la saison.

Alors que l’Europe du football a les yeux rivés sur le « drama » Mbappé et son arrivée ô combien fantasmée dans la capitale espagnole, Vinicius marque des buts et promet d’alléger la responsabilité offensive qui pèse sur les épaules exclusives de Karim Benzema depuis le départ de Cristiano Ronaldo à la Juventus. 

Mais Vinicius n’est pas un héros de comics. Reflexion faite, il tient plus du protagoniste de manga. Le Brésilien est comme ses illustres compatriotes. Souriant, insouciant, sémillant en toutes circonstances, l’ancien de Santos est de cette race de joueurs qui jouent au football au lieu de travailler dans le sport, ayant manifestement raté la transition vers les responsabilités induites par la pratique professionnelle, au profit d’un rapport ludique intact avec le ballon.

Comme tous les héros de shōnen, Vinicius a une « backstory » compliquée. Des antécédents d’adolescent star trop cher pour son propre bien. Recruté par le Real à 16 ans contre un chèque de 45 millions d’euros, le jeune virtuose auriverde a toujours été escorté de doutes et flanqué de questionnements.

Traité de « joueur YouTube » ou de footballeur de plage par ses contempteurs, Vinicius n’a jamais semblé capable de franchir un palier à Madrid. La faute à un manque de réalisme confondant, pour un joueur vite catalogué de dribbleur fou dilettante et manquant de la touche de rigueur nécessaire pour réussir.

Déluré, ébouriffant, Vinicius a surtout été frustrant. Capable de dribbler toute la défense adverse et de rater à bout portant. Mais à Levante, Vinicius était surtout différent. Comme un héros de manga, le Brésilien semble avoir subi une transformation, muant de Robinho à Bebeto avec une finition du bout du pied dans un angle fermé que ne renierait pas l’attaquant au berceau.

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Pour arriver à un tel niveau de finition et exorciser le déchet dans son jeu, Vinicius a travaillé dur dans la salle de l’esprit et du temps. Le joueur brésilien a confié avoir oeuvré tout l’été avec Carlo Ancelotti exclusivement sur sa finition, tel un personnage de manga disparaissant pendant plusieurs épisodes avant de revenir avec un niveau de puissance au-delà de 9000.

Sondé sur sa prestation de haut vol au terme du match à Levante, Vinicius s’est fendu d’une réplique qui ne dépareillerait pas dans un épisode de Naruto : « Je n’ai pas seulement travaillé ma finition mais aussi le côté tactique et technique de mon jeu pour pouvoir aider l’équipe et je continuerai à le faire pour mettre des sourires sur les visages au Real Madrid ».

Avec trois réalisations en deux matches depuis l’entame de la saison, un statut de « supersub » qui lui va à merveille, le tout au sein d’un système fait pour dévorer les espaces laissés par l’adversaire au lieu de devoir les créer, Vinicius, longtemps tancé pour son manque de réalisme devant les cages adverses, s’épanouit. Le Brésilien marque enfin, et pas que les esprits.

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