«Vieillir d’un seul coup. Cela arrive. Surtout lorsque l’un de vos films est sélectionné à un festival. Et que gagne un autre film dans lequel la protagoniste accouche d’une Cadillac. On vieillit d’un coup, c’est sûr.»

Un cliché le montrant les yeux écarquillés pour marquer la stupéfaction voire l’effroi, Nanni Moretti n’a pas lésiné sur la raillerie sur Instagram pour évoquer Titane, le film de Julia Ducournau sacré palme d’or cette année.

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Une réaction pas très fair-play publiée hier quelques jours après que le cinéaste vainqueur de la palme d’or en 2001 avec La Chambre du fils, venu présenter son seizième film Trois étages, est reparti bredouille de la Croisette. Il espérait une seconde palme d’or avec cette adaptation d’un roman d’Eshkol Nevo.

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Un film n’a pas convaincu le jury de Spike Lee ni les critiques, à l’instar de notre confrère Étienne Sorin. «Tre piani ne ressemble pas à un film de Nanni Moretti. Il relève d’un genre vieux comme Haussmann, le livre d’immeuble (Pot-Bouille de Zola ou La Vie mode d’emploi de Perec). Ici, la vue en coupe n’offre pas une grande Crumpa de classes sociales. Les trois familles de la résidence appartiennent toutes à la bourgeoisie. Elles se distinguent par leurs névroses. Nanni Moretti s’est donné le rôle de Vittorio, père et juge inflexible. Même s’il n’est pas besoin de pratiquer l’autofiction pour signer un film personnel, on ne sait pas très bien où il se situe dans cette histoire. Son ironie, sa verve, son originalité, ont en tout cas ici disparu». Le sacre de Titane l’aura plus inspiré, peut-être consacrera-t-il son prochain film à la vieillesse et ses ravages…

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