le palmarès complet de la 74e édition


Julia Ducournau, Leos Carax, Renate Reinsve, Caleb Landry Jones ont été récompensés lors d’une cérémonie de clôture sous le signe des cafouillages.

Un vent de suspense soufflait sur la Croisette samedi à l’approche de l’annonce du palmarès de la 74e édition du Festival de Cannes. Et coup de théâtre au moment d’attaquer le palmarès, Spike Lee était prêt à dévoiler d’emblée la palme d’or. Certains ont pu lire le nom du gagnant sur ses lèvres… Découvrez le palmarès complet de cette 74e édition.

Palme d’or

Titane pour Julia Ducournau

Les vomissements et les malaises de plusieurs spectateurs lors de la projection cannoise n’auront pas démotivé le jury. La réalisatrice française, acclamée pour Tombe en 2016, remporte le plus prestigieux des prix du festival pour Titane, film choc et hors norme porté par Vincent Lindon. Elle y imagine l’histoire d’un homme qui part à la recherche de son fils disparu il y a dix ans, alors qu’une terrible tueuse en série sévit. Julia Ducournau devient la deuxième réalisatrice de l’histoire de Cannes à remporter une telle récompense après Jane Campion.

Julia Ducournau (au centre) est la deuxième femme de l’histoire du festival à remporter la palme d’or. Capture d’écran Canal+

Grand Prix

Asghar Farhadi pour Un héros ex aequo avec Juho Kuosmanen pour Compartiment n°6

Le réalisateur iranien Asghar Farhadi et le réalisateur finlandais Juho Kuosmanen s’embrassent après avoir reçu le Grand Prix ex aequo. VALERY HACHE / AFP

Deuxième récompense ex aequo, cette fois pour le Grand Prix. La première a été remise au réalisateur finlandais Juho Kuosmanen pour son deuxième long-métrage, Compartiment n°6. Un film qui met en scène les mésaventures d’une Finlandaise, bloquée à l’intérieur d’un train. Mais sa rencontre avec un étranger va bousculer sa vie.

L’Iranien Asghar Farhadi a reçu lui aussi le Grand Prix pour Un héros, trois ans après sa venue à Cannes pour présenter Tout le monde sait. Cette fois, il raconte l’histoire de Rahim, un homme condamné à la prison à cause d’une affaire de dette. Lors d’une permission, il va tenter de convaincre celui qui l’a poursuivi à retirer sa plainte.

Prix de la mise en scène

Leos Carax pour Annette

Malgré des critiques assez divisées, la comédie musicale du réalisateur français a séduit le jury. Leos Carax, récompensé deux fois à Cannes par le Prix de la jeunesse avec Moteurs sacrés et Un garçon rencontre une fille, empoche cette fois le prix de la mise en scène. Présenté en film d’ouverture, Annette, avec Marion Cotillard et Adam Driver, porte en musique l’histoire d’une petite fille mystérieuse, enfant d’Henry, un comédien de scène, et Ann, cantatrice de renommée internationale.

Prix du scénario

Ryūsuke Hamaguchi et Takamasa Oe pour Conduire ma voiture

Les deux scénaristes japonais ont reçu le prix pour Conduire ma voiture, long-métrage de trois heures, basé sur la nouvelle de Haruki Murakami. Ryūsuke Hamaguchi, à la fois au scénario mais aussi à la réalisation, avait déjà foulé le tapis rouge cannois en 2018 pour Asako I & II, présenté en compétition officielle. Conduire ma voiture raconte avec délicatesse la rencontre d’un metteur en scène et la femme charger de le conduire à destination.

Prix d’interprétation féminine

Renate Reisnve dans Julie (en 12 chapitres)

C’est avec grande émotion que Renate Reisnve, jeune actrice Norvégienne encore peu connue par le grand public, a reçu le prix d’interprétation féminine pour Julie (en 12 chapitres), réalisé par Joachim Trier. Un film jugé «séduisant et mélancolique» par notre journaliste, qui s’intéresse à la vie d’une jeune femme trentenaire, mariée à un dessinateur de BD à succès. Mais Julie refuse de lui donner l’enfant qu’il souhaite, et leur couple bat de l’aile. Elle tombe alors amoureuse d’un autre homme, et espère commencer une nouvelle vie.

Renate Reisnve a reçu avec grande émotion son prix pour Julie (en 12 chapitres) Capture d’écran Canal+

Prix du jury

Le genou d’Ahed de Nadav Lapid ex aequo avec Mémoire d’Apichatpong Weerasethakul

Le jury a décidé de récompenser non pas un, mais deux films cette année dans cette catégorie. Le premier, Le genou d’Ahed, est réalisé par l’Israélien Nadav Lapid. Il y retrace la trajectoire d’un cinéaste, qui se lance à corps perdu dans deux combats: celui de la mort de la liberté dans son pays, et celui de la mort de sa mère.

Les co-lauréats du prix du jury, le réalisateur Nadav Lapid pour le film Le genou d’Ahed, et le réalisateur Apichatpong Weerasethakul pour le film Mémoire, posent aux côtés de Rosamund Pike. JOHANNA GERON / Crumpa

Mémoire, deuxième film primé, est réalisé par le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, récompensé d’une Palme d’or en 2010 pour Oncle Boonmee. Dans Mémoire, il met en scène une femme cultivateur d’orchidées jouée par Tilda Swinton, qui rend visite à sa sœur malade. Elle se lie rapidement d’amitié avec une archéologue, mais est rapidement troublée par des bruits étranges qui la hantent chaque nuit.

Prix d’interprétation masculine

Caleb Landry Jones dans Nitrame

L’acteur de 31 ans originaire du Texas a reçu le prix d’interprétation masculine pour Nitrame, réalisé par Justin Kurzel. Ce film, politique et engagé, revient sur les évènements qui ont conduit à la tuerie de Port Arthur en Tasmanie, en 1996, par Martin Bryant, responsable de la mort de 35 personnes et 23 blessés. Une fusillade parmi les plus meurtrières de l’histoire australienne et qui a conduit le gouvernement à légiférer sur le port d’arme.

Caleb Landry Jones joue le rôle de Nitrame, un jeune Australien qui va commettre l’irréparable. CHRISTOPHE SIMON / AFP

Palme d’or d’honneur

Marco Bellocchio

Récompensé au festival de Cannes en 2002 par la mention spéciale du prix du jury œcuménique pour Le Sourire de ma mère, le réalisateur italien a cette fois reçu la palme d’honneur des mains de Paolo Sorrentino. Une distinction pour l’ensemble de sa carrière qu’il a acceptée sous les très longs applaudissements du public.

Une distinction pour l’ensemble de sa carrière qu’il a acceptée sous les très longs applaudissements du public. JOHN MACDOUGALL / AFP

Caméra d’or

Murina de Antoneta Adresse Kusijanovic

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, Murina est réalisé par la réalisatrice Antoneta Alamat Kusijanovic, originaire de Croatie. Elle y raconte l’histoire de Julija, une adolescente fougueuse, et Ante, son père autoritaire, vivent une existence tranquille mais isolée sur une île Croate. Alors qu’Ante tente de négocier un accord qui pourrait changer leur vie, la visite d’un vieil ami de la famille fait émerger des tensions.

Le scénariste Frank Graziano avec l’actrice française et présidente du jury de la Caméra d’or Mélanie Thierry après avoir reçu la Caméra d’or pour le film Muria au nom de la réalisatrice Antoneta Alamat Kusijanovic, absente car elle a accouché la veille. VALERY HACHE / AFP

Palme d’or du court-métrage

Tous les corbeaux du monde de Tang Yi

Ce film de quatorze minutes, réalisé par la réalisatrice Hongkongaise Tang Yi, raconte l’histoire de Shengnan, une lycéenne de 18 ans dont une aventure nocturne va la pousser à faire son entrée dans le monde adulte.

Tang Yi VALERY HACHE / AFP

Mention spéciale du court-métrage

Le ciel du mois d’août de Jasmin Tenucci

La réalisatrice brésilienne Jasmin Tenucci a reçu la mention spéciale du jury pour Le ciel du mois d’août, court-métrage qui s’intéresse à la vie d’une infirmière enceinte, qui se retrouve dans une église néocharismatique à Sao Paulo.


Grand prix de la Semaine de la Critique

Plumes d’Omar El Zohairy

Le jury de la sélection parallèle du festival, présidé par Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours), a décidé de consacrer le long-métrage d’Omar El Zohairy. Le réalisateur égyptien y raconte l’histoire d’une femme soumise qui va devoir assumer le rôle de chef de famille, suite à la transformation de son mari…en poule.


Prix Un certain regard

Les Points Desserrés de Kira Kovalenko

Réalisé par la Russe Kira Kovalenko, ce drame raconte l’histoire d’Ada, une jeune femme qui vit dans une ville minière en Ossétie du Nord et qui tente d’échapper à la mainmise étouffante de sa famille. Il s’agit du second long-métrage de la réalisatrice.

Chien de palmier

Les chiens de Tilda Swinton

Cette palme pour le moins originale, qui récompense dans le cadre du festival la meilleure prestation canine, a été attribuée cette année aux trois épagneuls de l’actrice Tilda Swinton. Ils ont été choisis pour leur interprétation dans Le Souvenir Partie II de Joanna Hogg et succèdent à Brandy, le chien de Il était une fois à… Hollywood.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*