La Fracture de Catherine Corsini, Queer Palm 2021


Le prix récompense chaque année un film et des courts métrages traitant des thématiques LGBT ou féministes, parmi toutes les sélections cannoises.

La Queer Palm 2021, prix LGBT, a été décernée vendredi au long métrage La Fracture de la Française Catherine Corsini, en compétition officielle au 74e Festival de Cannes. Créée en 2010 par le critique Franck Finance-Madureira, la « Paume Queer » est l’équivalent cannois des « Teddy Awards » décernés pendant le Festival de Berlin. Le prix récompense chaque année un film et des courts métrages traitant des thématiques LGBT, « étrange » ou féministes, parmi toutes les sélections cannoises.

Cette année, le jury était présidé par l’acteur et réalisateur français Nicolas Maury, qui a regretté dans un entretien à l’AFP que ce « prix central » ne soit pas au palmarès du Festival de Cannes. Catherine Corsini, la réalisatrice de La Fracture est la deuxième femme cinéaste à obtenir la « Paume Queer » après Céline Sciamma, récompensée en 2019 pour Portrait de la jeune fille en feu.

Présente en filigrane dans une bonne part de la filmographie de Catherine Corsini, l’homosexualité féminine apparaît banalisée dans La Fracture qui narre l’histoire de Rafaela (Valeria Bruni Tedeschi), une dessinatrice en couple avec Julie (Marina Foïs), une éditrice qui veut la quitter. Les deux femmes se retrouvent à l’hôpital en pleine crise des «gilets jaunes».

Récit politique

En juxtaposant des récits individuels – la fracture d’un couple, mais aussi la fracture d’une partie de la population vis-à-vis de l’autre – la réalisatrice tisse un récit politique puissant. «Ce qui me tenait à cœur est de raconter un couple de femmes d’une cinquantaine d’années qui a vécu le fait de s’assumer. Dans le film, l’homosexualité est un sujet et en même temps n’en est pas un car il est intégré, en déjouant les préjugés. C’est merveilleux d’être récompensée pour cela», a déclaré Catherine Corsini en recevant son prix.

Le jury de la « Paume Queer » a également récompensé deux courts métrages dans la sélection de la Cinéfondation, la pépinière du Festival de Cannes qui accompagne chaque année des étudiants d’écoles de cinéma du monde entier : La chute du martinet de l’Espagnol Gonzalo Quincoces, qui met en scène un jeune issu des classes populaires dans un cadre familial oppressant. Le second court métrage primé est Frida de l’Allemande Aleksandra Odic qui évoque le rencontre entre une jeune infirmière et sa patiente du même âge.

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