La réalisatrice britannique Andrea Arnold s’interroge sur le rapport de l’homme à la nature en suivant le destin d’une vache et de son veau.
Ce n’est ni vraiment un documentaire animalier, ni directement une dénonciation des conditions d’élevage: le film Vache de la Britannique Andrea Arnold, présenté à Cannes, offre une plongée intime et émouvante dans la vie de Luma, une vache laitière anglaise. Sans voix-off et avec très peu de fermiers, le film d’une heure et demie signé de la réalisatrice d’Miel américain (2017) et actuelle présidente du jury d’Un Certain Regard a été présenté dans une section parallèle du festival.
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Vache ne se revendique pas comme un film politique. «Je crois que nous avons tous grandi avec une idée romantique de la nature et nous sommes un peu déconnectés de la réalité. Dans ce film, je crée un lien avec quelque chose qui nous paraît lointain», a déclaré la réalisatrice lors d’une conférence de presse.
Le film, qui s’ouvre sur le vêlage de Luma, s’attache à suivre les destins parallèles de la vache et son veau. Sans dialogue, le film offre au spectateur une expérience sensorielle, où dominent les meuglements. En captant ses moments de vie et ses regards, la réalisatrice fait de Luma un personnage de cinéma.
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Montrant inlassablement le rituel de la traite, qui se fait dans un hangar où résonne de la musique pop, le spectateur comprend que la seule raison pour laquelle Luma est vivante est dans le but de produire du lait. Le public comprend ainsi que quand elle n’est plus capable de le faire, son sort est scellé. Quel message tirer de ce film? «C’est au spectateur de trancher», affirme la réalisatrice. «J’ai délibérément pensé ce film de façon à ce que chacun puisse se faire sa propre opinion sur le sujet».
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