Juliette Binoche, agent double à «Ouistreham»


CRITIQUE – L’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs se fera avec l’adaptation d’Emmanuel Carrère librement inspirée du récit de la journaliste Florence Aubenas, infiltrée parmi des femmes de ménage.

De notre envoyé spécial à Cannes

On était sans nouvelles de Juliette Binoche. Elle cherchait du travail. Son mari l’a plaquée. Il était garagiste. Elle arrive à Caen, ou elle ne connaît personne. Comme elle ne sait rien faire, l’ANPE locale l’oriente vers un poste d’agent d’entretien. Elle apprend à rédiger son CV, à s’inventer des qualités et même des défauts. Le b.a.-ba du métier: sourire, dire bonjour, au revoir, merci. La vie d’une femme de ménage est plus transparente qu’une vitre. Marianne récure les sols, nettoie les toilettes. Elle ne va jamais assez vite. Si elle proteste, elle s’attire les répliques de son employeur: «ne cherchez pas à faire l’éducation des gens qui en ont plus que vous». Elle prend des notes. On devine qu’elle n’est pas celle qu’elle prétend. En fait, c’est une journaliste – Florence Aubenas dans la vraie vie – qui a choisi de s’immerger dans le quotidien de personnes précaires pour écrire un livre afin de témoigner de la dureté de leur sort.

Emmanuel Carrère s’est

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