Les Menus Plaisirs de Chambord


Cet été, le château est plus que jamais une destination d’exception. Pour prolonger la visite, il programme un festival de musique qui fête cette année ses 10 ans et une exposition d’art contemporain.

Voilà cinq cents ans que Chambord, ce «miracle du monde» disait Brantôme, émerveille les visiteurs. Passé le mur d’enceinte long de 32 kilomètres, parcourue la longue allée, ils se retrouvent face à une œuvre éblouissante, qui résume tout l’esprit de la Renaissance. Le plan du château et ses décors, conçus autour du fameux escalier à double révolution inspiré par Léonard de Vinci, les conduisent ensuite aux toits terrasses. En haut, leur regard se porte sur les jardins à la française et l’immense forêt domaniale.

Depuis dix ans, les soirs d’été, la musique vient embellir cette proposition, et donner un supplément d’âme à Chambord. Des kyrielles de musiciens se sont déjà produits dans la cour du château, qui, paraît-il, permet une diffusion du son exceptionnelle. Et des dizaines de milliers de spectateurs les ont écoutés, la tête sous les étoiles, assis à l’ombre de murs puissants en pierre de tuffeau.

Cette année particulière de crise sanitaire, le Festival de Chambord prendra des allures de retrouvailles avec la beauté et la quiétude. Comme les autres années, il permettra aussi au château de poursuivre sa longue existence. «Lorsque je suis arrivé à la direction du domaine, Chambord était un peu isolé, voire relégué au milieu de sa grande forêt, ce qui le rendait follement romantique, se rappelle Jean d’Haussonville, j’ai compris, cependant, qu’il faudrait l’aider à continuer à être vivant.»

Dans sa longue histoire, Chambord, une œuvre d’art en soi, a évidemment été un lieu d’art et de spectacles. François Ier était protecteur de la musique, à une période charnière pour cette discipline. Sous Louis XIV, c’est le théâtre qui a fait son entrée, la première du Bourgeois gentilhomme, de Molière, ayant été donnée dans les salles du château, en 1670. Au-delà de la poursuite d’une tradition, c’est un lien presque charnel entre les pierres et les hommes qui se continue aujourd’hui. En faisant dialoguer les esthétiques, «la musique permet de réaffirmer le statut d’œuvre d’art du monument, et fait ressortir une vérité profonde», ajoute Jean d’Haussonville.

«Créer des liens entre le passé et aujourd’hui»

Qu’il le formule ou pas comme cela, le public en redemande. En rythme de croisière, plus d’un tiers des festivaliers sont étrangers. Cette année, ils seront dans leur immense majorité français (tout comme les visiteurs, qui ont repris le chemin de Chambord depuis le 19 mai). Pour ces derniers, festivals, événements, expositions et animations jouent un rôle crucial. Ils créent autant d’occasions de revenir dans un monument que l’on croit connaître sur le bout des doigts, décalent l’expérience, permettent de tisser des liens de proximité. «Par définition, les visiteurs n’appréhendent plus le château comme on le faisait à la Renaissance, explique Yannick Mercoyrol, directeur de la programmation culturelle. Ils le visitent avec leur temps et leur langage, et c’est à nous de savoir créer des liens entre le passé et aujourd’hui.»

À la veille de l’ouverture du dixième Festival de Chambord, et après dix ans d’expérience, Jean d’Haussonville caresse désormais l’idée de faire entrer la musique à l’intérieur du château. À la manière des œuvres d’art contemporain que l’on met en regard du patrimoine, le président du domaine imagine des musiciens ou des petites formations jouant, à côté de visiteurs déambulant sous les salamandres de François Ier. Pourquoi pas? Cette nouvelle variation dans le festival participerait aux enjeux de démocratisation culturelle. «Conserver un monument classé ou appartenant au patrimoine mondial de l’humanité n’est pas une attitude figée, mais une perpétuelle remise en question pour le rendre accessible au public le plus large», indique-t-on au domaine.

Un billet pour le Festival donne accès gratuitement à la visite du châteauet de l’exposition.Réservations: 02 54 50 50 40. www.chambord.org

Balade scientifique et Spectacle

La Boussole: destinée aux promeneurs, cette application de visite augmentée permet de profiter au mieux des balades sur le domaine. La géolocalisation permet aux visiteurs de s’orienter le long de parcours thématiques définis selon leurs besoins. Ceux-ci accèdent en temps réel à un contenu adapté à leur position. Les parcours rayonnent autour de cinq thèmes principaux: Chambord et son domaine, Nouveau regard sur Chambord, Biodiversité et environnement, Aménager et maîtriser l’eau, et Les incontournables. La Boussole – Promenade scientifique à Chambord est une application gratuite.

Spectacle équestre: François Ier, le roi chevalier. Joutes de chevaux et vols de rapaces: pendant quarante-cinq minutes, les visiteurs plongent dans six tableaux qui les relient à la vie à la cour de François Ier. En musique, et en suivant le fil d’un récit mené par Jacques Weber, les visiteurs font l’expérience des émotions fortes que provoquent la présence de la cavalerie et les évolutions des rapaces tout proches d’eux. Le spectacle a lieu à 11 h 45 et/ou 16 heures. Le contrôle des billets est effectué à l’entrée des écuries du Maréchal de Saxe.

Rens.: 02 54 50 40. Places: 15,50 € par adulte, 12 € de 5 à 17 ans. Billet jumelé adulte château + spectacle: 26 € (au lieu de 30 €). Passeport Chambord: offre à tarif préférentiel à 30 euros au lieu de 36,50 € (adulte). Pour éviter une éventuelle attente à l’embarcadère, privilégiez le matin pour utiliser votre contremarque «réduction activités de loisirs».

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