Face à une mise en scène trop sobre, Jordi Savall magnifie l’œuvre de Monteverdi.
Assisterait-on, dans la jeune génération de metteurs en scène d’opéra, à un retour à une sobriété de bon aloi, après une longue période qui avait privilégié la relecture voire la réinterprétation radicale? Ce ne serait pas exclu, vu que l’histoire des arts comme la grande histoire progressent souvent par cycles, avec avancées, régressions, puis, nouvelles inventions.
À lire aussi :Jordi Savall: «La musique sauvera le monde»
Les périodes de pause, toutes salutaires qu’elles puissent être, ne sont pas les plus intéressantes, surtout si elles s’accompagnent, sous couvert d’humilité, d’une forme de tiédeur consensuelle. C’est ce que l’on a ressenti en voyant l’Orfeo de Monteverdi à l’Opéra Comique par Pauline Bayle.
Sonorités opulentes
Son dépouillement théâtral joue sans ambiguïté le premier degré d’une pastorale naïve qui tourne mal, roses rouges dans la première partie et rideau noir dans la seconde. L’absence de décor permet de se concentrer sur le jeu des chanteurs, mais la direction d’acteurs ne prend pas de risques, tant en termes de gestuelle que de caractérisation.
Abonnez-vous : 1€ le premier mois
Annulable à tout moment