PORTRAIT – Dans son dernier livre, le romancier et chroniqueur s’alarme des progrès de la «cancel culture» et plaide pour une littérature ni édulcorée ni purifiée.
Il est toujours en mouvement. Incapable de rester en place. Se lève régulièrement de sa chaise pour arpenter, de sa longue silhouette dégingandée, la terrasse du dernier étage des Éditions de l’Observatoire et contempler, appuyé à la rambarde, la vue sur tout Paris. En face, la Closerie des Lilas, plus loin la Coupole, Castel, Grasset, mais aussi le Flore et Sciences Po, ces lieux emblématiques de ce 6e arrondissement qui l’a fait roi. Mais Frédéric Beigbeder n’a même plus besoin de lancer «À nous deux, Paris!» C’est chose faite. La preuve: il n’habite même plus dans la capitale mais réside désormais sur la côte basque.
À lire aussi :Frédéric Beigbeder: «Le délire de censure vient de la “cancel culture”»
Eh oui, à 55 ans, «Beig», spécimen du «mâle blanc, hétérosexuel français de plus de 50 ans qui, pour aggraver son cas, est né à Neuilly-sur-Seine», n’a plus grand-chose à prouver. Il a écumé les nuits parisiennes, abusé de substances illicites. Il a travaillé dans la pub, à la télé, à la radio, a dirigé le magazine Lui. Il a séduit les plus belles filles, a été chroniqueur
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 84% à découvrir.
.