Teddy, le loup-garou du Sud-Ouest


Avec peu de moyens et beaucoup d’idées, les frères Boukhrema donnent dans leur premier long-métrage une vision saignante de la France périphérique.

Depuis les frères Lumière, la lignée des frangins cinéastes n’en finit pas de grandir. Après les Taviani, les Coen ou les Dardenne, pour n’en citer que quelques-uns, il faut désormais compter avec les Boukhrema. Ludovic et Zoran Boukhrema, frères jumeaux de 28 ans, confirment avec Teddy le talent aperçu avec leur premier long-métrage, Willy 1er. Cette fois, ils n’ont pas froid aux yeux en signant un film de loup-garou à la fois fidèle au genre et en même temps très personnel.

Dans Teddy, retenu dans la sélection Cannes 2020, en compétition au Festival fantastique de Gérardmer et au cinéma le 30 juin, on trouve des nuits de pleine lune et de la lycanthropie, mais située dans les Pyrénées-Orientales, avec l’accent du Sud-Ouest et des acteurs non professionnels qui rappellent un peu le cinéma de Bruno Dumont. Des acteurs pros, aussi, à commencer par l’excellent Anthony Bajon (La Prière) dans la peau de Teddy, petit blanc sans diplôme ni avenir, masseur à ses heures dans un salon tenu par une Noémie Lvovsky en pleine forme.

Avec peu de moyens et beaucoup d’idées, les Boukhrema donnent une vision saignante de la France périphérique, bien plus divertissante que n’importe quel traité de sociologie. «On voulait emmener le loup-garou dans la France dans laquelle on a grandi» disent les frères d’une seule voix. C’est réussi.

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