«Il faut arrêter les occupations des théâtres»


À la veille de la réouverture des lieux culturels, la ministre de la Culture a annoncé que la fête de la musique serait maintenue masquée jusqu’à 23 heures. Elle a également précisé les contours du pass sanitaire, dans le Parisien-Aujourd’hui en France.

«On n’a jamais failli. Notre passé plaide pour nous.» Interrogée par Le Parisien , la ministre de la Culture a défendu avec ferveur l’action du gouvernement concernant les intermittents pendant la pandémie de Covid-19. Répondant aux inquiétudes des acteurs culturels quant à la réouverture, Roselyne Bachelot est également revenue sur la mise en place du passeport sanitaire, qui ne sera pas nécessaire lors la fête de la musique, laquelle se tiendra comme convenu le 21 juin.

Alors que l’occupante de la rue de Valois s’était montrée plutôt sceptique, en avril sur BFMTV, quant à l’instauration du précieux sésame, elle a cette fois tenu à clarifier sa position: «J’étais contre le passeport vaccinal qui conditionnait l’entrée dans un lieu de culture au fait d’être vacciné. Avec le pass sanitaire, soit vous êtes vacciné, soit vous avez un test négatif de moins de 48 heures ou soit vous avez eu le Covid dans les six derniers mois et vous pouvez aller à un spectacle. Ces trois clefs d’entrée sont mentionnées dans l’application « Tous Anticovid ». Mais pour ceux qui ne l’ont pas, ils peuvent obtenir de leur médecin un certificat papier avec un QR code qui reprendra les mêmes informations. À la lecture de ce code, seuls le nom de la personne et l’indication « valide » ou « non valide » apparaîtront sans plus de précision.» Reste à savoir comment ledit médecin devra s’équiper pour obtenir le fameux QR code.

Concernant les dates et lieux d’application du pass, celui-ci ne sera effectif qu’«à partir du 9 juin, dans les manifestations de plus de 1000 personnes». La fête de la musique, qui «se tiendra le 21 juin […] ne sera pas soumise au pass sanitaire», a détaillé la ministre, réitérant une annonce déjà faite sur France Inter. «On pourra danser mais ce sera une fête masquée avec un couvre-feu à 23 heures. J’en appelle à la responsabilité de chacun. Le taux de 50% de personnes vaccinées devrait être atteint, on va arriver à un niveau d’immunité important», a-t-elle ajouté.

La question de la tenue de festivals debout cet été continue de se poser, tandis que certains événements comme Solidays ou le Hellfest ont annulé leur édition 2021. «Nous y travaillons avec les professionnels. Les concerts-tests vont nous aider à monter des protocoles sanitaires, comme le passeport sanitaire et la vaccination. Ce qui est important aussi pour l’équilibre financier, c’est la restauration et les bars. Les réglementations en vigueur pour les bars et restaurants vaudront pour les festivals. Il faudra éviter les buvettes où l’on s’agglutine.»

«Il faut arrêter les occupations»

Alors que le mouvement d’occupation des théâtres perdure, malgré leur réouverture imminente, Roselyne Bachelot a demandé que cesse la mobilisation: «Il y a un peu plus de quatre-vingts lieux occupés, et je le dis avec force, ces occupations ne me paraissent pas compatibles avec la réouverture. Ce mouvement est d’ailleurs né pour demander la réouverture des lieux culturels. Ils rouvrent ! Il y avait la question des intermittents, leurs droits sont prolongés […] Il faut arrêter les occupations.»

«L’intermittence est un joyau des politiques culturelles françaises, qui n’existe dans aucun autre pays», a encore ajouté la ministre, avant de justifier l’action de l’exécutif. «Nous avons prolongé le système de protection au-delà du 31 août jusqu’à la fin de l’année. J’ai aussi voulu qu’il y ait une mesure spécifique pour les jeunes en début de carrière. Pour les moins de trente ans, le seuil des 507 heures pour entrer dans le système de l’intermittence est abaissé à 338 heures.»

D’autant que le secteur culturel français a bénéficié d’une politique d’aides particulièrement bienveillante à l’égard de ses intermittents. «On a mobilisé, en un peu plus d’un an, onze milliards d’euros pour l’art et la culture, les hommes et les femmes qui la font. On a essayé de n’oublier personne, de diminuer au maximum les démarches. Angela Merkel, dans un pays qui compte quinze millions d’habitants de plus, a mobilisé deux milliards d’euros. La seule différence, c’est que le monde de la culture allemand l’a encensée. Et nous avec onze milliards, nous avons eu parfois des commentaires moins bienveillants, disons…»

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