la série Foncouverte, retour aux sources du bonheur


Cette histoire de village provençal abandonné a passionné la France en 1965. À l’heure où de nombreux citadins rêvent de s’installer à la campagne, ce feuilleton, pépite de la plateforme Madelen, mérite d’être (re)découvert.

Après des mois de confinement et de grisaille, la découverte, ou la redécouverte, de Foncouverte devrait permettre de réchauffer bien des cœurs. Les 52 épisodes de treize minutes de ce feuilleton alors quotidien, aujourd’hui réunis sur Madelen, constituent des rayons de soleil dont nous avons bien besoin.

Dans un décor provençal traditionnel, aux accents assortis, les fausses notes qui perturbent le chant des cigales sont à l’origine de l’émotion se dégageant d’une histoire qui a passionné la France, pendant l’été 1965. Le nombre de téléspectateurs qui ne l’ont pas manquée un seul soir dépasse largement les ventes de 45 tours des trois stars de cette saison estivale Christophe, Hervé Vilard, et François Deguelt.

À l’heure où bon nombre de nos concitoyens se demandent s’ils ne vont pas quitter des villes polluées pour retrouver l’air pur de la campagne, Foncouverte prend une dimension historique. Le scénario est en effet basé sur le phénomène inverse : l’exode des familles vers les grandes cités. Il a marqué le début des années 60, et se retrouve au cœur d’un récit dont le point de départ n’est pas sans rappeler la scène clef de Jean de Florette et Manon des Sources : plus une goutte d’eau ne coule de la dernière fontaine de ce hameau.

Les treize derniers habitants d’un village où l’on en recensait jadis 700, n’ont pas d’autre solution que de s’en aller. En revanche, Balthazar, le «Papet» , décide de rester. Il demeure résolument attaché à une terre qu’il n’imagine pas voir mourir avant lui. Il devient le gardien des maisons vides et des potagers en friche. Il va devoir résister à une administration qui a décidé de réquisitionner cette terre pour la confier à d’autres.

Ce rôle permet à Lucien Barjon, un acteur sétois que l’on retrouvera dans les fictions Jacquou le Croquant et Au plaisir de Dieu d’être unanimement salué par la critique. Un coup de projecteur est également donné à la jeune première qui joue Blanchette, sa fille adoptive : Danielle Évenou. Elle a 22 ans, et les observateurs lui prédisent une belle carrière…

Diffusé à 19 heures 40 sur la première chaîne, Fontcouverte a été imaginé et dialogué par Jean Canolle. Originaire de Toulon, il a grandi en Provence. Les personnages qu’il fait vivre dans cette histoire sont directement inspirés par ses souvenirs d’enfance. Les téléspectateurs connaissent son nom puisqu’il a déjà signé, en 1961, la centaine d’épisodes de Le temps des copains. Il a commencé à écrire à l’âge de 13 ans, avant de montrer ses talents de feuilletoniste en devenant l’auteur d’une série fleuve intitulée 42 Rue Courte, quotidiennement diffusée pendant plusieurs saisons sur Radio Luxembourg. Devenu un spécialiste des antihéros, il va ainsi noircir des milliers de feuillets, transformés en feuilletons qui, jusqu’aux années 80, vont faire les beaux soirs du petit écran . Parmi eux, figurent des séries en vingt-six épisodes, comme Sylvie des Trois Ormes, Les demoiselles de Suresnes, Maurin des Maures et L’illustre Maurin. Des pages de l’histoire de la télévision qui méritent de ne pas être tournées et que nous évoquerons peut-être un jour…

Retrouvez la série Foncouverte sur Madelen. Abonnement gratuit pendant trente jours, puis 2,99 euros par mois.

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