DÉCRYPTAGE – L’Empereur a longtemps divisé les sensibilités historiennes en fonction de critères échappant d’ailleurs à la division droite-gauche, à l’image du bonapartisme lui-même.
Il fut un temps où même certains historiens marxistes regardaient Napoléon comme le libérateur de l’Europe qui mit fin au féodalisme dans tous les pays qu’il avait conquis au nom des idéaux de la Révolution. Georges Lefebvre le décrivit, dans son Napoléon (1936), comme «le symbole du genre humain aux prises avec la fatalité». Ce que reprend, dans un autre genre, Philippe Perfettini, qui, dans un original Napoléon: punk, dépressif… héros (Équateurs Histoire, 2021), en fait par ses échecs mêmes un «souffle de vie».
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Pendant longtemps, le débat historiographique sur Napoléon n’a pas beaucoup évolué, jusqu’en 2005, à l’époque du bicentenaire d’Austerlitz, où la question du rétablissement de l’esclavage est venue changer la donne, comme le précise le directeur de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz, dans son récent Pour Napoléon (Perrin), remarquable synthèse des débats actuels. L’Empereur a longtemps divisé les sensibilités historiennes en fonction de critères échappant d’ailleurs à la division
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