Nadia Comaneci a vécu l’enfer en Roumanie, entre traque de police et sévices cruels


C’était pourtant son jour de gloire. À seulement 14 ans et 10 mois, Nadia Comaneci remporte la médaille d’or olympique à Montréal aux barres asymétriques en obtenant la note parfaite de 10. Un exploit retentissant qui fait d’elle la star de ces jeux. Malgré cela, Nadia ne sourit pas devant les caméras et les fans hystériques.

L’explication à cela vient de tomber, plus de quarante ans après sa performance unique, comme nous l’apprend Le Parisien, ce mercredi 5 mai. Dans un livre intitulé Nadia et la Securitate sorti en Roumanie et écrit par l’historien Stejarel Olaru. À l’époque où Nadia Comaneci vit en Roumanie, le pays subit la dictature de Nicolae Ceausescu, dont la femme, Elena, ne supporte pas l’aura grandissante de la jeune gymnaste, qui commence déjà à faire parler d’elle avant les JO de 1976.

Des microphones ont été installés dans sa maison, son téléphone a été écouté

Selon l’historien, la gymnaste va alors faire les frais de la Securitate, la police politique du terrible couple Ceausescu. « Dès 1975, Nadia est entrée sous son viseur. Elle n’avait que 13 ans. Loin d’être privilégiée, elle fut une victime du régime. Des microphones ont été installés dans sa maison, son téléphone a été écouté, sa correspondance interceptée. La Securitate a recruté ses camarades de classe, mineures, pour que la surveillance soit encore plus efficace », détaille Stejarel Olaru, qui ajoute que des entraîneurs, des médecins ou des infirmières vont également la surveiller pour le compte de cette police d’État.

Elle a été régulièrement affamée, au point de pouvoir à peine tenir debout.

Des actions qui ne vont pas s’arrêter à la surveillance malheureusement, puisque son entraîneur de l’époque, réputé pour être un véritable sadique, Bela Karolyi, est également complice de tout cela et va lui faire subir un traitement terrible avec l’aide de sa femme, Marta. « Nadia Comaneci raconte avoir été insultée et giflée, après avoir pris 300 grammes de poids. Elle a été régulièrement affamée, au point de pouvoir à peine tenir debout. Karolyi s’en amusait », indique l’écrivain roumain.

Heureusement l’auteur insiste sur le fait qu’aucun acte de violence sexuelle n’ait été à déplorer, mais face à ce traitement inhumain, Nadia Comaneci ne va pas rester sans rien faire. « Quand Nadia a grandi et a développé sa personnalité, elle a su se rebeller. Cela rendait fou l’entraîneur qui considérait ses gymnastes comme ses détenues », assure Stejarel Olaru.

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