Face aux critiques, Philippe Geluck prêt à abandonner le Musée du Chat de Bruxelles


Alors qu’une pétition dénonce une opération d’«autopromotion», le dessinateur se récrie et se dit prêt à laisser tomber si «un meilleur usage est trouvé au bâtiment», qui doit sortir de terre en 2024.

Le musée du Chat à Bruxelles hérisse le poil de près de 5.000 personnes, qui ont signé une pétition contre son érection. Le bâtiment flambant neuf dédié à la grosse créature de Philippe Geluck ainsi qu’au dessin d’humour, nécessitera 9,38 millions d’euros de travaux. Interrogé le 2 mai au sujet de cette polémique dans «C’est pas tous les jours dimanche» sur la chaîne RTL TVI, le dessinateur s’est dit «profondément blessé». «Je vous le dis publiquement aujourd’hui, si on trouve un meilleur usage au bâtiment, je me retire et j’abandonne le projet», tonne celui qui affirme ne chercher «qu’à apporter de la joie aux gens».

La pétition, adressée au ministre-président de la Région Bruxelloise Rudi Vervoort, accuse ce projet «de faire essentiellement la promotion de l’œuvre de Philippe Geluck». Elle est signée de la main de deux artistes, Denis De Rudder et Sandrine Morgante, professeur pour l’un, conférencière pour l’autre, de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre.

Le 22 avril dernier, la mairie de Bruxelles annonçait avoir eu l’autorisation de construction du musée qui se situera sur le Mont des Arts, à proximité de la Bibliothèque royale de Belgique et des Archives générales du Royaume. «Je ne comprends pas bien, poursuit Philippe Geluck. Ce musée s’appelle Musée du Chat et du dessin d’humour. Je compte développer trois parties : une autour de mon personnage qui sert d’enseigne, une qui accueillera des expositions temporaires consacrées à d’immenses dessinateurs comme Jean Bosc, Sempé, Siné, Saul Steinberg ou Pierre Kroll. Et enfin un espace dédié à la place du chat dans l’histoire et la culture humaines.» Un ensemble de 4.000 m2 disposé sur sept étages.

Des statues vendues 300.000 euros

Les auteurs de la pétition regrettent également que la capitale ne préfère pas plutôt s’atteler à rendre visibles les œuvres du Musée royal d’Art moderne restées dans les réserves depuis la fermeture de l’institution en 2011. Seule une partie des collections avait été transférée au musée Fin de siècle. «Jusqu’à nouvel ordre, les collections du Musée d’Art Moderne semblent destinées à rester dans les réserves», se désolent les deux auteurs. Pour qui les œuvres de Giorgio de Chirico et Salvador Dalí, sont «conçues pour être vues dans un musée» quand «les dessins de Philippe Geluck sont faits pour être reproduits.»

D’après nos confrères de Télérama , la région de Bruxelles se chargera de financer le futur bâtiment de près de 10 millions d’euros. Parmi les 4,5 millions d’euros nécessaires aux aménagements intérieurs, 3,5 millions sont d’ores et déjà promis par des mécènes. Pour le dernier million, Philippe Geluck compte sur son exposition itinérante de matous maous, visibles sur l’avenue des Champs-Élysées jusqu’au mois de juin. Les statues coûtent 300.000 euros et seize d’entre elles ont déjà été adoptées.

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