n’attendez pas la fin des travaux pour découvrir la cathédrale


Ni l’incendie il y a deux ans, ni la fermeture de l’édifice n’entament l’aura de la cathédrale et la passion qu’elle exerce sur le monde. Pour raviver le souvenir, Le Figaro vous propose une sélection de visites et expériences interactives.

Avec 13 millions de visiteurs par an, la cathédrale Notre-Dame de Paris était le monument historique le plus visité du Vieux Continent. Preuve de l’attachement international à l’édifice, le terrible incendie du 15 avril 2019 avait soulevé un élan de générosité sans précédent dans le monde entier. Depuis, les abords du lieu sacré ont attiré des milliers de curieux, venus se recueillir et constater de leurs propres yeux les dégâts des flammes.

Deux ans et trois confinements après le drame, l’intérêt du public pour ce joyau architectural ne faiblit pas. De nombreux projets d’expositions des œuvres rescapés devraient voir le jour après la pandémie, tandis que les Journées européennes des métiers de l’art ont récemment mis à l’honneur la cathédrale, en proposant une visite du «chantier du siècle» en ligne. Un moyen de franchir numériquement les portes closes du lieu loin d’être isolé. Sans attendre la fin des travaux, qui n’interviendra pas avant plusieurs années, Le Figaro vous propose plusieurs solutions pour partir à la découverte du monument et de ses chefs-d’œuvre.

Un hommage sous toutes les coutures

Au lendemain de la catastrophe, Le Forum des Images, en partenariat avec TV5 Monde, a publié une vidéo de l’intérieur de Notre-Dame, enregistrée quelques jours plus tôt. Les images captées par drone offrent une vue de l’édifice à 360°. Du parvis aux gargouilles haut perchées, l’ensemble du monument devient accessible en quelques clics. Pour profiter pleinement des panoramas et se balader dans l’image, il est conseillé de mettre régulièrement le lecteur sur pause. Une autre initiative de la fondation américaine Friends of Notre-Dame de Paris permet aux internautes de visiter le lieu saint sur le modèle de Google Street View.

  • Les plus : Certainement la façon la plus qualitative et la moins onéreuse pour profiter de l’édifice religieux dans toute sa splendeur.
  • Les moins : À moins d’être très vif, il faut sans cesse marteler bouton «pause» pour avoir le temps de profiter pleinement de la vue à 360°. À éviter sur smartphone.

Au son de Jean-Michel Jarre

S’il y a un musicien francophone capable d’occuper un lieu aussi mythique le temps d’un show, c’est bien lui. À 72 ans, le pionnier de l’électronique a posé ses synthétiseurs au milieu de la nef de la cathédrale le temps d’un réveillon de Saint-Sylvestre. Tout du moins l’avatar de Jean-Michel Jarre. L’édifice, entièrement numérisé pour l’occasion, s’était mis à briller de mille feux devant 75 millions de spectateurs disséminés au coin du monde et venu fêter le passage à la nouvelle année 2021 au son du compositeur d’Oxygene . Le replay de ce concert est aujourd’hui disponible sur YouTube.

  • Les plus : Une belle façon d’apprécier la cathédrale sous un jour inédit. La pierre numérique se confond ici avec un light show spectaculaire, magnifié par la bande-son épique du compositeur.
  • Les moins : À éviter en cas d’allergie à la musique électronique.

Coup d’oeil sur les œuvres d’art

Outre sa qualité de bijoux architecturale, la cathédrale achevée en 1345 recèle de nombreuses œuvres historiques. À défaut de pouvoir profiter physiquement de ce trésor, le site internet de Notre-Dame de Paris propose de visualiser en ligne les photos des tableaux, sculptures et reliques de l’édifice. Dans un souci pratique, ceux-ci sont répartis sur un plan de la nef interactif. En complément, Paris Musées propose un long dossier intitulé Notre-Dame de Paris en plus de 100 œuvres. Il regroupe de nombreuses créations artistiques, reproductions et autres estampes en lien avec l’histoire du monument.

  • Les plus : Un outil intéressant pour les internautes ayant déjà vu Notre-Dame avant l’incendie et souhaitant se rafraichîr la mémoire ou ceux désireux de découvrir la richesse du patrimoine culturel qu’abrite la cathédrale en temps normal.
  • Les moins : Un côté immersif proche de zéro dû au manque de photos proposées par œuvres.

Visite virtuelle en réalité augmentée

«La seule visite possible de Notre-Dame depuis l’incendie», argue le site de FlyView. Cette entreprise parisienne spécialisée dans la réalité augmentée propose aux curieux parcourir la cathédrale en immersion tout en restant dans un fauteuil de leur studio. Grâce à des images captées en 360° degrés avant la destruction de la flèche et d’autres enregistrées après le ravage des flammes, le spectateur, casque vissé sur la tête, peut profiter d’un avant=après unique en son genre. Une expérience qui permet de «revivre l’âme et le souvenir de la cathédrale» et de prendre «la mesure de la catastrophe, et du travail qu’il reste à accomplir pour “sauver” Notre-Dame», promet la structure, déjà reconnue pour sa visite de Paris vue du ciel.

  • Les plus : L’occasion de découvrir des images inédites, notamment celles enregistrées après l’incendie, et de découvrir des lieux interdits au public. Une immersion impressionnante au cœur de la nef.
  • Les moins : Confinement oblige, FlyView est fermé jusqu’à nouvel ordre. Compte-tenu de la durée estimée des travaux l’expérience devrait cependant être accessible avant la réouverture de la cathédrale. Le prix, comptez 19,50 euros par personne si vous réservez sur le web, pour 18 minutes casque sur la tête. 16,50 pour les familles.

Un héritage vidéoludique inattendu

En 2014, les Franco-Canadiens d’Ubisoft sortait Assassin’s Creed Unity, un jeu vidéo loué pour son monde ouvert dans un Paris révolutionnaire plus vrai que nature. Afin de recréer la cité des Lumières en trois dimensions, l’éditeur avait numérisé de nombreux monuments, dont Notre-Dame de Paris. Ce travail titanesque avait nécessité quatorze mois de développement, uniquement pour la cathédrale. Outre un généreux don de 500.000 euros après l’incendie, Ubisoft a mis à disposition sur YouTube une vidéo à 360° de son travail. Les internautes peuvent ainsi profiter gratuitement d’une visite numérique de l’édifice, intérieur et extérieur, comme il devait se trouver en 1789.

  • Les plus : Une véritable prouesse vidéoludique réalisée à partir de nombreux documents historiques et accessible gratuitement.
  • Les moins : Malgré une réelle attention portée aux détails, l’expérience est tributaire des limites du médium et ne surpasse pas un véritable film. Certains graphismes proposés, notamment sur les objets lointains, sont très pixelisés.

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