Marc Ladreit de Lacharrière, grand mécène : la donation avant tout


Lorsqu’on lui demande comment s’est révélée cette passion pour les Arts premiers, Marc Ladreit de Lacharrière évoque un de ses illustres amis, l’ancien président de la République, Jacques Chirac. Ce dernier a été l’un de ses « éveilleurs«  comme il le révèle dans un entretien accordé à Paris Match (numéro du 25 mars 2021).

Le président de Fimalac tombe alors amoureux de ces arts primitifs et entame l’acquisition d’une impressionnante collection faite d’objets « accueillants et sans violence » comme il aime le dire. Préconisant la méthode du « coup de coeur raisonné » lors de ses achats, le mécène possède des oeuvres d’une richesse culturelle inestimable. C’est tout naturellement qu’il prend la décision, en concertation avec sa femme et ses quatre enfants, de faire don de sa collection au musée du Quai Branly-Jacques Chirac. « On aurait pu vendre, mais cette collection n’a pas été réunie pour faire de l’argent », indique-t-il. Un engagement sincère, motivé par l’envie de démocratiser les musées qu’il considère comme « des lieux politiques avant de constituer des espaces de contemplation. »

La Galerie Marc Ladreit de Lacharrière au musée du Quai Branly-Jacques Chirac est prête à ouvrir ses portes aux visiteurs.

Marc Ladreit de Lacharrière découvre le 23 novembre 2020 la galerie dans laquelle les 38 oeuvres d’arts non-occidentaux dont il a fait don au musée du quai Branly-Jacques Chirac, seront désormais visibles par le grand public…. dès que possible, pandémie oblige. En compagnie du président du musée Emmanuel Kasarhérou, et du directeur des collections Yves Le Fur, le Président de FIMALAC, collectionneur et mécène a découvert ce nouvel espace d’exposition permanente.

Le dispositif scénographique qui préfigure les musées du futur, est une mise en scène. Les oeuvres sont présentées dans des auras imaginées par l’architecte Jean Nouvel, qui épousent et révèlent les formes des oeuvres, avec une vérité et une intensité tout à fait nouvelles, dont l’originalité est exceptionnelle. Une grande attention a également été portée au mobilier.

Parmi les oeuvres présentées dans la galerie Marc Ladreit de Lacharrière, on retrouve des sculptures provenant du Mali, du Congo ou de Côte d’Ivoire. « C’est une sorte de collection idéale car elle est constituée de pièces majeures. Marc Ladreit de Lacharrière nous a souvent demandé notre avis. C’est une démarche étonnante », assure le directeur des collections du musée, Yves Le Fur.

La muséographie a également une place importante pour Marc Ladreit de Lacharrière. « Je souhaitais une atmosphère chaleureuse, comme si j’avais fait transporter ici mon salon », explique-t-il. Pour se faire, il collabore avec l’architecte de renommée internationale Jean Nouvel et imagine un espace ouvert dans l’une des mezzanines du musée. « L’idée est de ressentir leur magnétisme. J’ai cherché autre chose que des vitrines qui sont perçues comme des protections, un frein à la lecture des oeuvres. Ce sont les ondes des statues qui ont troublé le volume du verre », décrit le concepteur des lieux.

Un homme de convictions

Concernant Marc Ladreit de Lacharrière, il estime se sentir désormais plus proche de ses amis artistes, à l’image de Grand Corps Malade, que de ses amis du patronat. « Ce sont eux qui font évoluer la société », estime-t-il. En attendant la réouverture prochaine des musées, le natif de Nice continue d’admirer sa collection qui ne sera bientôt plus privée. Celle-ci s’accompagnera d’ailleurs d’expositions temporaires. Une décision pour promouvoir un « message contre l’intolérance », conclut le mécène.

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