YANGON: le leader déchu du Myanmar Aung San Suu Kyi sera frappé de nouvelles accusations de corruption de la part de la junte militaire du pays, une décision qualifiée jeudi par son avocat de « sans fondement et illogique ».
Le nouveau régime militaire a déjà émis plusieurs accusations criminelles contre la lauréate du prix Nobel depuis qu’elle a été détenue aux côtés des principaux alliés politiques le mois dernier, y compris la possession de talkies-walkies sans licence et la violation des restrictions relatives aux coronavirus.
Mercredi soir, le radiodiffuseur militaire Myawady a diffusé une vidéo d’un homme d’affaires birman avouant lui avoir donné un total de 550 000 dollars sur plusieurs années.
Maung Weik a déclaré qu’il avait donné de l’argent à des personnalités du gouvernement pour le bien de son entreprise.
« Aung San Suu Kyi a commis des actes de corruption et (les autorités) se préparent à l’inculper conformément à la loi anti-corruption », a déclaré un annonceur lors de l’émission.
Ce n’est pas la première fois que des allégations de corruption sont déposées contre elle.
La semaine dernière, un porte-parole de la junte a déclaré qu’un ministre en chef maintenant détenu avait admis lui avoir donné 600 000 dollars et plus de 10 kilogrammes (22 livres) de lingots d’or.
« Ces accusations sont sans fondement et illogiques », a déclaré l’avocat de Suu Kyi, Khin Maung Zaw, à l’AFP.
« Aung San Suu Kyi a peut-être ses défauts … mais les pots-de-vin et la corruption ne sont pas ses traits », a-t-il dit, ajoutant que la plupart des Birmans ne croiront pas les allégations.
Le Myanmar est en émoi depuis le coup d’État de février, avec des centaines de milliers de manifestants inondant les rues pour réclamer un retour à la démocratie et la libération de Suu Kyi.
La junte a justifié cette décision en invoquant une fraude électorale lors des élections de novembre dernier qui ont été remportées par le parti de Suu Kyi dans un glissement de terrain.
Les forces de sécurité ont de plus en plus intensifié la force meurtrière contre les manifestants.
Le groupe de surveillance local, l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, a signalé le meurtre de plus de 210 personnes dans le cadre de la répression à travers le pays.