Chaud Cacao d’Annie Cordy devient une chanson raciste en Belgique


La ville de Bruxelles qui vient de rebaptiser le tunnel Leopold II du nom de la célèbre fantaisiste belge, disparue en 2020, pourrait revoir sa copie sous la pression d’associations féministes et antiracistes. Celles-ci reprochent en effet à la chanteuse de véhiculer des stéréotypes qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui.

« Chaud cacao, chaud chocolat, si tu me donnes des noix de coco, moi je te donne mes ananas… » Si l’on en croit quelques exégètes anti-racistes très pointus, le refrain que l’on croyait innocent de Chaud Cacaco, un demi-siècle après son succès, symboliserait aujourd’hui la domination du monde blanc sur le monde noir et son interprète la pétulante fantaisiste belge Annie Cordy, partenaire de Luis Mariano et de Bourvil, serait devenue quelques mois après sa disparition le 4 septembre 2020, une chanteuse aux messages nauséabonds.

Cette polémique est née au plat Pays après que Mireille Tseuhi Robert, présidente du Bamko « un centre féministe de réflexion et d’action sur le racisme anti-noirs », a évoqué ce qui serait selon elle le véritable sens de Chaud Cacao sur RTL-TVI. « Il y a un changement de paradigme et un changement politique. C’est une chanson qu’on ne peut pas effacer du patrimoine belge, ni Annie Cordy d’ailleurs, mais ce qui est le plus important, c’est d’en être conscient », pense-t-elle.

On l’aura compris pour la militante associative la chanson Chaud Cacao (Cho KA KA O dans son orthographe originale) véhiculerait des stéréotypes qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui et dont on devrait effacer toutes traces.

Cette militante n’a rien à redire contre La bonne du curé. Ou pas encore… Mais on n’est pas à l’abri que certains trouvent que Tata Yoyo offre une vision avilissante de la femme avec ses faux cils et son grand chapeau.

Devant ces accusations, qu’elle estime abracadabrantes, Michèle Lebon, la nièce de la chanteuse et la responsable de son patrimoine intellectuel, a aussitôt contre-attaqué en affirmant : « Je connais Chaud Cacao par cœur et je cherche encore ce qu’il peut y avoir de raciste là-dedans. »

En France, où Annie Cordy était et reste très populaire, la réinterprétation politique de Chaud Cacao a fini par bruisser aussi sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, La Licra (La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) s’est même fendue d’un message écrit sur un mode humoristique qui remet cette polémique dérisoire à sa place : « Désolé de déranger les dingues mais dans Chaud cacao, le racisme vise-t-il les dragons siffleurs, les crabes-tambours ou les loups-garous ? C’est pour un ami belge qui voudrait se rendre sur l’île aux merveilles. Merci. #ilssontdevenusfous. »

La balle est désormais dans le camp des autorités belges qui viennent de débaptiser le tunnel Léopold II, un roi jugé « colonialiste », au profit du nom de celle qui jusqu’à récemment semblait consensuelle.

Chaud cacao d’Annie Cordy, paroles de Patrick Bousquet, musique de Vivien Varray et Pierre Carrel

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