à New York, deux tiers des professionnels de l’art et du spectacle ne retrouvent pas d’emploi


En février 2020, 87.000 personnes travaillaient dans ce secteur, selon les chiffres de l’État. Contre environ 30.000 depuis le mois d’avril.

L’hécatombe se confirme. Parmi les secteurs économiques de la ville de New York, celui de l’art, des loisirs et du spectacle a payé le plus lourd tribut de la crise sanitaire. L’emploi y a dégringolé de 66% en 2020, rapporte le site Hyperallergic . Les embauches dans le secteur, qui englobe les musées et les salles de spectacle, les théâtres et les opéras, ainsi que les salles de sport et les casinos, ont aussi connu la plus lente amélioration tous les secteurs d’activité confondus. Telle est la conclusion d’un rapport du State comptroller’s office (OSC), le contrôleur des finances de l’État, qui est, avec la Californie, l’un des épicentres culturels des États-Unis. Si en février 2020, près de 87.000 personnes avaient été embauchées dans ce secteur, ce chiffre s’était écroulé à 34.100 en avril, pour stagner à ce niveau depuis décembre.

La comparaison avec l’année précédant le déclenchement de la crise sanitaire est saisissante. En décembre 2019, le nombre d’embauches dans les musées, sites historiques et autres institutions culturelles pendant l’année écoulée s’élevait à 13.800. Contre seulement 8700 en décembre 2020. Soit une chute d’environ 37%, précise un employé de l’OSC. Même si certains de ces secteurs ont recommencé à accueillir du public dans le cadre du plan progressif de réouverture prévu par l’État de New York, la plupart des salles du spectacle et du sport n’y ont pas été autorisées. Deux institutions phare de la ville, le Metropolitan Opera et le New York City Ballet, ont ainsi annoncé qu’elles ne rouvriraient pas avant septembre 2021.

Depuis mars dernier, 59% des commerces du secteur de l’art et du divertissement à New York ont fermé leurs portes, selon Crain’s New York. Dans un tel contexte, nombre d’entre eux se sont vus menacés de disparition et ont dû compter sur des aides fédérales, perçues par plus de 60% des lieux culturels. Pour absorber le choc, d’autres musées ont pris des mesures drastiques, comme puiser dans les réserves de donations ou vendre des œuvres. Le Metropolitan Museum of Art a récemment annoncé qu’il envisageait de se séparer de quelques pièces, afin de pouvoir financer l’entretien de ses collections et le versement des salaires.

Bonne nouvelle, en revanche, pour le spectacle vivant. En décembre, le Congrès a voté un plan d’aide prévoyant 15 milliards de dollars (12,4 milliards d’euros) pour les salles de spectacles américaines ayant dû baisser le rideau. Les aides n’ont pas encore commencé à être distribuées, mais devraient offrir un peu de répit. Le contrôleur des finances Thomas DiNapoli le martèle : selon lui, le secteur culturel ne se relèvera pas sans une aide accrue de la part du gouvernement. «Le Covid-19 a eu un impact profond et négatif sur l’industrie. Il a contraint les établissements à fermer, a précipité des milliers de personnes dans le chômage et a mis des entreprises au bord de la faillite, a-t-il déclaré mercredi. Les défis qui attendent les secteurs de l’art et du divertissement requièrent un soutien direct et appuyé de la part des décideurs, s’ils veulent préserver l’offre culturelle si riche de la ville.»

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