Tonton David est mort. Le chanteur aurait succombé à un AVC alors qu’il descendait d’un train le ramenant de Paris – où il travaillait sur un nouvel album – chez lui en Moselle. L’artiste, discret depuis quelques années, avait posé ses valises avec femme et enfants dans l’Est, menant une vie tranquille. Mais son parcours, lui, n’avait pas toujours été de tout repos.
Né à La Réunion en 1967, Tonton David avait grandi en métropole mais avait très jeune quitté le nid familial. Une adolescence un brin mouvementée du côté de Champigny-sur-Marne, en banlieue parisienne, qui lui avait attiré des problèmes. En 1999 sort sont quatrième disque intitulé Faut qu’ça arrête sur lequel figure la chanson Les portes du pénitencier sont closes. « Tonton David ne cherche pas à s’en vanter, mais si on le questionne, il le dit en toute simplicité : il a fait de la taule (…) il sait de quoi il parle« , écrivait à l’époque le journal L’Humanité. L’artiste chantait alors dans son titre : « C’est le juge qui dispose de ton emploi du temps si tu es en cause (…) Au parloir tu fais mine de t’en sortir sans savoir ce que tu vas devenir (…) La prison pour un mineur, première école pour voleur.
En 2004, il avait participé à la création de l’association D’une vie à l’autre avec Christian Martinez. « Notre but, c’est d’intervenir dans les collèges et les lycées pour raconter ce qu’il se passe vraiment derrière ces murs« , pouvait-on lire dans Le Parisien.
De son propre aveu, Tonton David disait alors dans L’Humanité : « Ma chance a été la musique. » Et pourtant ce n’était pas gagné car, même si on père Ray Grammont était musicien, il n’avait pas spécialement d’affinité avec ce domaine. Cela est venu tardivement. « Quand j’étais p’tit, je n’étais pas branché musique, je n’achetais pas de disques (…) Je me suis retrouvé à écrire, parce que ça me faisait du bien. Lorsque j’ai fait Peuples du monde, je croyais que ça allait être mon premier et mon dernier morceau. J’y ai donc mis toutes mes idées. Puis ça a marché, j’ai continué. Je devais du fric à des gars de ma cité. Un jour, un producteur m’a dit : ‘Tu signes ce papier et je te donne 20 000 francs.’ Eh ben, j’ai signé !« , relatait-il.
Tonton David avait bien fait de se lancer dans cette carrière, car elle l’avait éloigné des problèmes. Il cumulait une dizaine de disques à son actif et une nomination aux Victoires de la Musique.